Les infirmiers du principal hôpital du Liberia en grève
Les infirmiers du plus grand hôpital du Liberia, pays le plus touché par l’épidémie d’Ebola, se sont mis en grève lundi, exigeant de meilleurs salaires et des équipements adaptés.
«Nous avons besoin d’un équipement adéquat pour travailler et d’être mieux payés parce que nous risquons nos vies», a déclaré John Tugbeh, le porte-parole des grévistes de l’hôpital John Fitzgerald Kennedy à Monrovia.
Les infirmiers ne se remettront pas au travail tant qu’ils n’auront pas reçu «un équipement de protection individuelle», des combinaisons spécialement conçues pour empêcher la transmission des maladies infectieuses, a-t-il ajouté.
«Depuis le début de l’épidémie d’Ebola, nous n’avons reçu aucun équipement de protection, a expliqué M. Tugbeh. C’est pourquoi tant de médecins ont été contaminés.»
«Nous devons rester chez nous jusqu’à ce que nous obtenions» ces combinaisons, a-t-il ajouté.
Le Liberia est le pays le plus touché par l’épidémie d'Ebola avec 694 morts sur 1378 cas détectés. Près d’un dixième des décès se comptent parmi les personnels soignants.
Le service de chirurgie de l’hôpital JFK de Monrovia est le seul centre de référence en traumatologie au Liberia et un mouvement de grève suivi pourrait à long terme handicaper le pays dans sa lutte contre Ebola.
Couloirs humanitaires
De son côté, la Côte d’Ivoire, jusqu’ici épargnée par l’épidémie d’Ebola, a annoncé lundi soir l’ouverture de couloirs humanitaires avec la Guinée et le Liberia, tout en maintenant ses frontières fermées avec ces deux pays fortement touchés par l’épidémie.
« Le Conseil national de sécurité décide du maintien de la fermeture [de ses] frontières » avec le Liberia et la Guinée ainsi que « l’ouverture de couloirs humanitaires, économiques et sanitaires en direction » de ces pays « dans le respect des décisions de l’Organisation mondiale de la santé » (OMS), a indiqué un communiqué lu à la télévision publique.
Le 22 août, Abidjan avait décidé de la fermeture officielle de ses frontières terrestres avec le Liberia et la Guinée « face à l’apparition de nouveaux foyers et la réactivation d’anciens foyers » de la fièvre hémorragique.
La mesure s’inscrit « dans le strict cadre des mesures préventives destinées à protéger l’ensemble des populations, y compris étrangères, vivant sur le territoire ivoirien », expliquait le gouvernement.
L’OMS s’oppose à la fermeture des frontières, car cela fragilise les pays touchés par l’épidémie tant économiquement que sanitairement, les convois d’aide qui leur sont destinés étant notamment empêchés de leur parvenir.
Le virus de fièvre hémorragique Ebola, qui se transmet au contact de fluides corporels, a tué 1552 personnes dans quatre pays d’Afrique de l’Ouest, selon un dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) arrêté au 26 août.
Un nouveau foyer d’Ebola a également été diagnostiqué le 11 août dans une région reculée de RD Congo, indépendant de celui actif en Afrique de l’ouest. Treize personnes y sont mortes.
D’autres détails suivront.