L’Afrique de l’Ouest se mobilise contre la fièvre Ebola

Conakry — Plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest étaient mobilisés vendredi contre une épidémie de fièvre hémorragique partiellement due au virus Ebola qui a fait 86 morts en Guinée, au lendemain de l’annonce de premiers cas suspects au Mali, après le Liberia et la Sierra Leone.

 

Les 86 décès en Guinée font partie d’un bilan global de 137 cas enregistrés depuis janvier, essentiellement dans des préfectures de la Guinée forestière (sud et sud-est), selon le dernier bilan des autorités guinéennes.

 

45 de ces cas ont été confirmés positifs à l’Ebola, virus hautement contagieux et souvent mortel contre lequel il n’existe ni vaccin, ni traitement. Jeudi soir, le gouvernement guinéen a cependant fait état de guérison de deux cas d’Ebola en isolement à Conakry.

 

En Guinée forestière, tous les cas suspects et ceux ayant été en contact avec eux sont sous surveillance, a indiqué vendredi à Genève le porte-parole de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Gregory Härtl. Mais « nous ne pouvons pas baisser la garde tant qu’il ne se sera pas passé 42 jours » sans notification de cas, ce qui signifierait la fin de l’épidémie, a-t-il expliqué.

 

Selon les spécialistes, l’isolement des malades confirmés et des cas suspects est l’unique moyen de casser la chaîne de transmission du virus. Une mise à l’écart souvent mal comprise dans certaines communautés où obligations sociales et rites traditionnels sont importants.

 

À Macenta (sud-est), des habitants s’opposant à la mise en isolement d’un des leurs s’en sont pris à un site de Médecins sans frontières (MSF), très active sur le terrain l’épidémie, selon des résidents sur place joints vendredi après-midi.

 

« Vendredi, il y a eu un incident au centre de traitement d’Ebola à Macenta dirigé par MSF. Les activités [y] sont actuellement suspendues », a déclaré le porte-parole de MSF en Guinée, Sam Taylor, interrogé sur le sujet.

 

L’incident a éclaté après que quelques habitants « sont devenus inquiets, puis agressifs » à l’encontre de l’ONG, « nous tentons actuellement d’en découvrir les raisons », a ajouté M. Taylor. L’épidémie est jugée « sans précédent » par MSF et préoccupante par plusieurs spécialistes.

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