Somalie - Les combats s'enveniment encore à Mogadiscio

Mogadiscio — Un kamikaze au volant d'un véhicule piégé a tué six policiers et un civil, hier dans la capitale somalienne Mogadiscio, où les combats entre la frange radicale des insurgés islamistes et les forces gouvernementales ont connu une recrudescence ce week-end.

Le regain de violences constaté ce mois-ci a fait près de 200 morts à Mogadiscio et a contraint 60 000 habitants à fuir. Depuis vendredi matin, une cinquantaine de personnes ont péri dans l'attaque par le gouvernement de plusieurs bastions des insurgés dans la ville.

Les pays de la Corne de l'Afrique et les puissances occidentales craignent que la Somalie, qui connaît chaos et guerre civile depuis la chute du dictateur Mohamed Siad Barre en 1991, devienne à part entière un repaire d'islamistes liés à al-Qaïda si le nouveau gouvernement du président Cheikh Charif Ahmed ne vient pas à bout des insurgés.

L'organisation islamiste al-Chabaab, liée selon Washington à al-Qaïda, est à la pointe de l'offensive menée par les rebelles avec leurs alliés de l'organisation Hizbul Islam. Ils ont intensifié leurs attaques dans la capitale début mai.

L'attentat suicide d'hier «a été commis par un jeune Somalien né à Mogadiscio. D'autres attaques à la voiture piégée seront lancées dans les heures, les jours et mois à venir», a dit à la presse cheikh Husein Ali Fidow, haut responsable du groupe al-Chabaab qui a revendiqué l'attaque.

Plusieurs centaines de combattants étrangers ont rejoint les rangs des islamistes radicaux, déclarent les Nations unies. Vendredi, un influent dirigeant de l'opposition assurait que des Arabes étaient arrivés en Somalie pour mener la guerre sainte contre le gouvernement, lequel a l'appui des Occidentaux.

Les islamistes radicaux disposent de bombes plus performantes depuis quelques mois et leurs attentats suicide sont devenus plus fréquents, relève-t-on de source proche des services de sécurité.

Hier matin, les habitants de Mogadiscio ont profité d'une accalmie dans les combats pour réunir leurs effets et prendre la direction des immenses camps de réfugiés établis aux abords de la capitale. Les pilonnages ont repris dans l'après-midi.

«J'invite la communauté internationale et les organisations caritatives à réagir d'urgence à l'aggravation de la situation humanitaire en Somalie», a déclaré hier à la presse le ministre somalien des Questions humanitaires, Mohamoud Abdi Ibrahim. Le HCR (Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés) faisait état hier de 57 000 déplacés ayant fui Mogadiscio depuis le début du mois.

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