Le gouvernement s'en prend aux médias - Regain de violence à Mogadiscio

Mogadiscio — Des échanges de tirs à Mogadiscio ont fait au moins trois morts dans la nuit de dimanche à hier, marquant un regain de violence dans la capitale somalienne où le gouvernement a sommé Al-Jazira et des radios locales de cesser leurs activités en critiquant leur couverture.

Un haut responsable de l'Union africaine (UA) a par ailleurs affirmé hier que les premières troupes de la force de paix africaine en Somalie devraient se déployer avant la fin janvier. Cependant un seul pays, l'Ouganda, a jusqu'à présent accepté d'envoyer des soldats, et l'UA manque toujours cruellement de moyens financiers.

Cette force s'avère cependant urgente car malgré l'instauration de la loi martiale en Somalie, la violence persiste à Mogadiscio où armes et miliciens pullulent depuis le début, il y a 16 ans, de la guerre civile dans ce pays.

Selon les habitants de Mogadiscio, les affrontements de la nuit de dimanche ont été les plus violents qui aient éclaté depuis que les troupes gouvernementales et éthiopiennes ont chassé les islamistes de la ville, le 28 décembre.

Dimanche, le gouvernement avait affiché sa volonté de restaurer la sécurité, au lendemain de l'approbation par le Parlement de l'instauration pour trois mois de l'état d'urgence et de la loi martiale.

Hier, le gouvernement a ordonné à la chaîne de télévision qatarie al-Jazira et à trois radios de Mogadiscio (Shabelle Radio, Radio Horn-Afrik et la Voix du Coran) de cesser immédiatement toute activité à Mogadiscio.

Dans une lettre, le gouvernement a ordonné aux représentants de ces quatre médias de se présenter aujourd'hui devant les services de sécurité pour y recevoir «des instructions relatives à leur travail»

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