Un premier procès pour Saddam

Bagdad — Saddam Hussein et trois autres anciens dirigeants irakiens seront jugés prochainement pour le massacre de 150 civils perpétré en 1982 dans le village chiite de Dujail, au nord de Bagdad, a annoncé hier le tribunal spécial irakien.
S'il était reconnu coupable dans ce premier procès contre lui, Saddam Hussein pourrait être condamné à la peine capitale.Raid Jouhi, le juge responsable du tribunal, a annoncé la fin l'enquête préliminaire sur ce massacre commis le 8 juillet 1982 par les forces de sécurité irakiennes après une tentative d'assassinat contre Saddam Hussein. «La date du procès sera fixée dans les jours prochains par les membres de la cour criminelle», a précisé le juge. La Cour dispose de 45 jours pour fixer la date.
Saddam Hussein devrait comparaître aux côtés de son demi-frère Barazan Ibrahim, chef des services de renseignement de l'époque, de son ancien vice-président Taha Yassine Ramadan et de Awad Ahmed al-Bandar, ancien responsable du parti Baas à Dujail. Ils risquent tous les quatre la peine de mort.
Saddam Hussein, détenu par les États-Unis à Bagdad, devrait également être poursuivi pour son rôle dans le déplacement des populations kurdes en 1987 et 1988 et dans la répression violente du soulèvement chiite après la guerre du Koweït en 1991.
Selon le juge, le cousin de Saddam Hussein, Ali Hassan al-Majid, baptisé «Ali le chimique» pour son rôle présumé dans le gazage en 1988 de la ville kurde d'Halabja où quelque 5000 personnes auraient péri, devrait figurer parmi les accusés. Ce devrait être le cas de l'ancien premier ministre Mohammed Hamza al-Zoubaidi, de l'ancien vice-premier ministre Tarek Aziz et du gendre de Saddam Hussein, Kamal Moustafa, qui a dirigé la Garde républicaine.