En attendant le retrait israélien de la bande de Gaza - Semaine de tous les dangers

Gaza — Israël menaçait hier de mener une opération terrestre d'envergure dans la bande de Gaza pour faire cesser les tirs de roquettes à partir de ce territoire, tandis que son armée reprenait les assassinats ciblés d'activistes palestiniens.
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a pour sa part affirmé à des journalistes qu'il était déterminé à mettre fin «à tout prix» à ces tirs de roquettes. Il a également rejeté une demande des islamistes du Hamas de constituer une commission interpalestinienne qui serait chargée de superviser le retrait israélien de la bande de Gaza prévu pour le mois d'août. «Personne ne peut rêver que nous acceptions que se constitue un deuxième pouvoir» outre l'Autorité palestinienne, a-t-il dit.Dans la bande de Gaza, six Israéliens ont été blessés hier, dont deux grièvement, dans la colonie de Neve Dekalim, par des obus de mortiers. L'attaque a été revendiquée par le mouvement islamiste Hamas.
Un chef local des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, avait été abattu un peu plus tôt par un tireur d'élite israélien dans la bande de Gaza, alors qu'un Palestinien armé avait été tué en tentant de s'infiltrer dans la colonie de Netzarim.
En revanche, trois activistes du Hamas qui circulaient dans le nord de la bande de Gaza sont parvenus à échapper dans l'après-midi à une attaque d'un drone israélien qui a détruit leur voiture avec une roquette, selon des sources sécuritaires palestiniennes.
Dans la matinée, le premier ministre israélien Ariel Sharon a réaffirmé en conseil des ministres que l'armée avait carte blanche pour faire cesser les tirs palestiniens.
«Nous ne tolérerons absolument pas la poursuite des attaques contre nos localités, qu'elles soient à l'intérieur de la bande de Gaza ou en bordure», a-t-il dit, réaffirmant que le retrait de la bande de Gaza et l'évacuation des 21 colonies juives sur ce territoire auraient lieu comme prévu à la mi-août.
«Si l'Autorité palestinienne n'arrête pas les attaques, nous serons obligés d'agir à sa place», a prévenu le ministre de la Défense Shaoul Mofaz, cité par la radio. Il a toutefois relevé des «signes de détermination» de la part de la direction palestinienne par rapport au Hamas.
Selon des responsables, une opération terrestre ne serait pas lancée avant la venue dans la région, en fin de semaine, de la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice, afin de donner une chance à Mahmoud Abbas d'imposer son autorité aux activistes armés.
«Nous ne voulons pas tout casser», a déclaré à l'AFP un proche de M. Sharon qui a requis l'anonymat, «mais si un tir palestinien faisait à nouveau des victimes, Israël n'aurait pas d'autre choix que de frapper». En attendant, l'armée israélienne a déployé durant la nuit des milliers d'hommes et des blindés en renfort, aux frontières de la bande de Gaza. Ces forces sont destinées à une opération terrestre dans ce territoire, mais aussi à des tâches de maintien de l'ordre en prévision d'une manifestation de masse annoncée pour aujourd'hui par les opposants au retrait de Gaza, qui veulent tenter de forcer le barrage de Kissoufim, à l'entrée des colonies de Goush Katif.
La police israélienne a refusé hier d'autoriser cette marche, tandis que le Conseil des implantations, la principale organisation de colons a maintenu son appel à manifester.
Depuis samedi soir, neuf roquettes palestiniennes se sont abattues dans le sud d'Israël, tandis qu'une quinzaine d'obus de mortiers sont tombés sur des colonies du Goush Katif.
Depuis vendredi, l'armée a tué neuf activistes du Hamas dans une série de raids. Les morts d'hier ont porté à 4798 le nombre de tués depuis le début de l'intifada en septembre 2000, dont 3725 Palestiniens et 998 Israéliens.