Un journaliste haïtien enlevé est retrouvé mort
Port-au-Prince — Un journaliste haïtien, Jacques Roche, enlevé dimanche, a été retrouvé mort hier à Port-au-Prince, a annoncé la police. Son corps a été découvert dans la rue, sur une chaise.
Jacques Roche, âgé d'une quarantaine d'années, portait des traces de coups et de brûlures. Il était menotté et portait la trace d'une balle dans un bras, selon des journalistes ayant vu son cadavre.Jacques Roche était responsable d'une chronique littéraire au quotidien de Port-au-Prince Le Matin. Il était aussi coanimateur d'une émission à Radio Ibo et animait aussi une émission à la télévision nationale pour le compte du groupe des 184 organisations de la société civile, qui avait contribué fortement au départ du président Jean-Bertrand Aristide en février 2004.
Ses proches étaient en contact avec les ravisseurs, qui avaient demandé 250 000 $ pour le relâcher. Ils avaient refusé une proposition d'un versement de 40 000 $, selon une source proche des négociateurs.
Par ailleurs, la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (MINUSTAH) a établi une base permanente de Casques bleus dans le quartier difficile de Bel Air, considéré comme une zone de non-droit de la capitale haïtienne.
«Nous avons pris cette décision pour sécuriser le quartier et procéder à un recensement de la population qui vit là-bas», a expliqué le colonel brésilien Jorge Smicealto, porte-parole de la brigade brésilienne de la Minustah.
Hier, 300 Casques bleus brésiliens, appuyés par des policiers jordaniens, ont mené une vaste opération de fouille dans le quartier du Bel Air, considéré comme l'un des bastions de l'ex-président Jean-Bertrand Aristide. Aucune saisie ni arrestation n'a eu lieu.
Lors d'une conférence de presse, le porte-parole militaire de la MINUSTAH, le colonel El Ouafi Boulbars, a indiqué que les Casques bleus avaient intensifié leurs patrouilles dans tous les quartiers de Port-au-Prince. L'objectif est «de muscler nos actions et de mettre fin aux actes criminels des gangs» dans la capitale, a-t-il dit.