Le mouvement #No2Hijab continue de créer des remous en Iran

Un nouveau mouvement anti-hidjab suscite la polémique en Iran. De plus en plus de femmes publient sur les médias sociaux des vidéos d’elles-mêmes marchant dans la rue les cheveux à découvert. Un acte de contestation du port du hidjab obligatoire conduisant parfois à des arrestations et à des affrontements.
Ces actes de revendication ont débuté le 12 juillet, Journée nationale du hidjab et de la décence dans le pays. Ce jour est censé célébrer l’introduction du hidjab obligatoire dans le pays après la révolution islamique de 1979.
Cependant, à la veille de cette journée, près de 200 militants iraniens ont publié sur le site iranien de Radio Zamaneh une déclaration dans laquelle ils qualifiaient le hidjab obligatoire en Iran de résultat d’une « pensée empoisonnée » qui « discrimine les femmes ». Les militants appelaient ainsi les Iraniens à « combattre et à résister » au hidjab obligatoire. Le lendemain, certains utilisateurs iraniens des médias sociaux ont commencé à utiliser les mots-clics #No2Hijab et #WalkingUnveiled.
Les vidéos et photos partagées sur Instagram et Twitter montrent des femmes marchant non voilées dans les rues, certaines se heurtant violemment à la police. Une vidéo de deux femmes marchant dans les rues sans hidjab a notamment été visionnée plus de 28 000 fois sur Twitter.
Une contestation de longue date
À la suite de ce mouvement de contestation, la police des moeurs iranienne a procédé à des arrestations et des vidéos de celles-ci ont également commencé à circuler sur Internet et sur les médias sociaux iraniens.
Un affrontement entre femmes a également eu lieu dans un bus, où une femme habillée de façon conservatrice a menacé de dénoncer au Corps des gardiens de la révolution islamique une autre femme qui s’était dévoilée. À la suite de cet incident, Sepideh Rashno, l’autrice et militante anti-hidjab qui s’était dévoilée dans le bus, a été arrêtée et contrainte de faire des aveux à la télévision.
Sur Twitter, le guide suprême de l’Iran, Ali Khamenei, a qualifié ce nouveau mouvement de campagne de « propagande » lancée par l’Occident.
Cependant, de nombreuses Iraniennes qui portent le hidjab ont pris la parole sur les médias sociaux pour défendre le mouvement des femmes. Elles affirment que l’imposition du hidjab va à l’encontre de leurs croyances.
Les mouvements anti-hidjab font partie de l’histoire du pays depuis l’introduction du hidjab obligatoire, il y a plus de quarante ans. Entre 2017 et 2019, par exemple, un mouvement appelé Les filles de la rue de la Révolution a pris forme, dans lequel des femmes se tenaient silencieusement dans une foule avec leur hidjab noué à un bâton.