Des islamistes libanais s'attaquent au Fatah

Aïn Héloué — Des islamistes libanais, soupçonnés d'être liés à al-Qaïda, ont attaqué hier un poste du Fatah, le mouvement du président palestinien Yasser Arafat, dans un camp de réfugiés du Liban sud, faisant deux morts et huit blessés.

L'attaque, qui s'est déroulée à l'aube à Aïn Héloué, a fait un mort et six blessés dans les rangs du Fatah. Dans l'accrochage qui a suivi, un islamiste a été tué et deux ont été blessés parmi les assaillants, suspectés d'avoir des liens avec le réseau d'Oussama ben Laden et qui se terrent dans le camp.

Les responsables des formations politico-militaires d'Aïn Héloué, que dominent les hommes de Yasser Arafat, ont sommé les islamistes libanais de se rendre, jugeant leur présence indésirable dans ce camp, le plus grand du Liban avec plus de 50 000 réfugiés, dans les faubourgs de Saïda. Un communiqué de Jamaat al-Nour, prête-nom des fondamentalistes qui se cachent à Aïn Héloué, a revendiqué l'attaque à la roquette anti-char et au fusil mitrailleur, et réitéré ses menaces de provoquer «un bain de sang» dans le camp si ses membres étaient livrés à l'armée libanaise.

«Les fusées d'al-Nour ont atteint les nids des renégats et des scélérats, ce qui prouve que nos précédentes menaces étaient bien réelles», a souligné ce communiqué.

Le délégué du Fatah pour la région de Saïda, Khaled Aref, a déclaré à l'AFP que les assaillants étaient des membres du «groupe de Dinniyé» et les a exhortés à se rendre.

Ce groupe fondamentaliste sunnite avait été décimé lors d'une intervention de l'armée libanaise en janvier 2000 dans le massif de Dinniyé, au Liban-Nord.

Depuis, une dizaine de rescapés se cachent à Aïn Héloué sous la protection d'un groupuscule islamiste palestinien, Osbat al-Ansar, classé comme organisation terroriste par Washington, après les attentats du 11 septembre.

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