Expulsion de 2900 fermiers blancs de leurs exploitations - Mugabe reste ferme

Robert Mugabe, hier: «Nous ne transigerons pas.»
Photo: Agence Reuters Robert Mugabe, hier: «Nous ne transigerons pas.»

Harare — Le président du Zimbabwe Robert Mugabe a confirmé hier que 2900 fermiers blancs du pays avaient jusqu'à jeudi dernier minuit pour quitter leurs exploitations dans le cadre de la réforme agraire du gouvernement.

«Nous avons fixé août comme date limite pour la redistribution des terres et ce délai est toujours valable», a déclaré Robert Mugabe lors d'une allocution télévisée pendant l'enterrement d'un ancien ministre des Finances.

Le gouvernement zimbabwéen avait ordonné à 2900 fermiers blancs sur les quelque 4500 que compte encore le Zimbabwe de livrer leurs terres à la majorité noire sans aucun dédommagement avant le jeudi 8 août à minuit.

«Nous, le peuple du Zimbabwe respectueux de nos principes, nous, les vrais propriétaires de cette terre, ne transigerons pas. Nous ne nous détournerons pas de cette question essentielle, la terre. La terre nous appartient», a déclaré Robert Mugabe devant 15 000 partisans. Environ 40 % des fermiers visés ont quitté leurs terres, estime-t-on auprès des agriculteurs blancs, mais beaucoup d'autres espèrent un sursis de la part des tribunaux du pays ou du chef de l'État lui-même, apparemment en vain.

Pour Robert Mugabe, la date-butoir fixée par son gouvernement doit permettre aux futurs propriétaires de préparer les prochaines récoltes prévues pour octobre. Les fermiers blancs défiant l'ultimatum risquent jusqu'à deux ans de prison. Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), principal parti d'opposition, a affirmé dans un communiqué que la politique agraire de Mugabe a déjà coûté leur emploi à 70 000 employés agricoles noirs et a touché au total 250 000 personnes.

«La politique expéditive de redistribution des terres de Mugabe ne se distingue pas seulement par son illégalité et sa violence mais aussi par son aveuglement grossier et son opportunisme politique», déclare le MDC.

«Cela aurait pu être pire que ça», a pour sa part déclaré à Reuters Colin Cloete, président du Syndicat des fermiers (CFU).

Pour Robert Mugabe, la date-butoir fixée par son gouvernement doit permettre aux futurs propriétaires de préparer les prochaines récoltes prévues pour octobre.Les fermiers blancs défiant l'ultimatum risquent jusqu'à deux ans de prison.

Robert Mugabe a une nouvelle fois condamné la Grande-Bretagne pour son opposition au gouvernement zimbabwéen et à sa réforme agraire. «Aucun or, aucun argent n'est assez précieux pour acheter notre souveraineté. Nous ne sommes pas à vendre et le Zimbabwe n'est pas à vendre. Le Zimbabwe appartient aux Zimbabwéens. Nous n'appartenons pas au plus offrant en Europe ou ailleurs», a affirmé Robert Mugabe.

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