Éventuelle intervention militaire américaine contre l'Irak -- Les États-Unis font cavalier seul
Crawford, États-Unis — La Maison-Blanche s'est efforcée hier d'ignorer les réserves expresses manifestées par l'Allemagne à l'égard d'une éventuelle intervention militaire américaine contre l'Irak
«Réagir à ces prises de position reviendrait à spéculer sur quelque chose d'hypothétique», a déclaré le porte-parole adjoint de la Maison-Blanche Scott McClellan.Il a fait valoir que M. Bush «gardait toutes ses options ouvertes et n'avait pris aucune décision sur un quelconque plan d'action», et qu'il resterait en «consultations étroites avec pays amis et alliés ainsi qu'avec les membres du Congrès» sur le dossier irakien.
Le président américain est actuellement en vacances dans son vaste ranch à Crawford, au Texas.
Le porte-parole était interrogé sur les déclarations faites hier par le chancelier allemand Gerhard Schröder qui a écarté toute participation allemande dans des opérations militaires contre l'Irak.
Il y a deux jours, M. Schröder avait estimé dans une interview qu'une attaque contre l'Irak pourrait «détruire l'alliance internationale contre le terrorisme» constituée après les attentats du 11 septembre dernier aux États-Unis.
D'autres dirigeants alliés des États-Unis, notamment au Proche-Orient, sont également opposés à une intervention militaire américaine contre Bagdad.
Mais même aux États-Unis, l'éventualité d'une intervention en Irak ne fait pas l'unanimité, y compris au sein du Parti républicain.
Le chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, Dick Armey, a affirmé jeudi qu'une attaque américaine, sans provocation de la part de l'Irak, saperait l'appui recherché par M. Bush auprès de la communauté internationale pour renverser Saddam Hussein.
«À mon avis, il vaut mieux le laisser fanfaronner, fulminer et délirer [...] Tant qu'il reste tranquille chez lui, nous ne devrions pas préparer d'attaque ou engager nos ressources contre lui», a-t-il dit à la presse.
Le président Bush a discuté hier matin par vidéoconférence avec les membres de son Conseil national de sécurité. M. MacClellan a indiqué qu'il s'agissait d'une réunion «régulière», sans en révéler l'ordre du jour.
Une délégation de six dirigeants de l'opposition irakienne se trouve actuellement à Washington où elle rencontrait hier des responsables du Pentagone et du département d'État pour discuter notamment de différents scénarios envisageables pour renverser le président irakien ainsi que de l'après-Saddam.