Colombie - La guerre fait rage entre la guérilla et les paramilitaires

Bogotá — La guerre fait rage en Colombie, deux jours après l'investiture du nouveau président Alvaro Uribe, entre la guérilla et les paramilitaires, avec un bilan de 50 morts à Santa Rosa, dans le nord.

Ces sanglants combats ont opposé les rebelles des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes), alliés à l'Armée de libération nationale (ELN, extrême gauche), et un groupe de paramilitaires (extrême droite) à Santa Rosa, dans la montagne de San Lucas, a annoncé hier le général Martin Orlando Carreno, commandant de la IIe division de l'armée de terre.

«Trente paramilitaires et vingt guérilleros des FARC ont été tués dans ces affrontements, selon les informations que nous avons reçues de paysans et de témoins oculaires dans la région», a ajouté le général Carreno.

San Lucas, zone montagneuse difficile d'accès à l'extrême nord de la cordillère centrale des Andes, à 700 km au nord de Bogotá, a été la proie d'offensives et de contre-offensives entre les rebelles et les milices d'extrême droite depuis trois ans.

C'est dans cette région, qui culmine à quelque 3000 mètres d'altitude, que l'ELN avait exigé en vain l'an dernier d'obtenir la démilitarisation d'une enclave de 3000 kilomètres carrés pour y tenir une convention de paix.

Les négociations avec les émissaires de l'ex-président conservateur Andrés Pastrana, remplacé mercredi par Alvaro Uribe (droite) à la tête de l'État après son élection le 26 mai, avaient alors échoué sous la pression des «paras», le surnom des paramilitaires dans le pays andin.

«Nous sommes en train d'envoyer des troupes dans le secteur, pour protéger la population civile», a indiqué le général Carreno, alors que les organisations humanitaires locales, en état d'alerte, font état de la fuite de nombreux habitants de la région pour échapper aux tirs croisés.

Le médiateur de Santa Rosa, Jorge Gomez, s'est déclaré hier «extrêmement préoccupé par les conséquences de ces combats intenses pour la population civile».

La guerre civile en Colombie a déjà fait plus de 200 000 morts depuis 1964, avec une moyenne de 3000 enlèvements par an, et plus de deux millions de civils déplacés.

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