Rumsfeld: la politique d'«endiguement» de l'Irak ne marche pas

Washington — Le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld a encore durci le ton envers le régime irakien, hier, en estimant que la politique d'«endiguement» (containment) de l'Irak par des sanctions politiques et économiques et des zones d'exclusion aériennes «ne fonctionne pas».

«Personne de raisonnable ne peut regarder ce qui a été fait en disant que cela a marché. Cela n'a pas marché et ça ne marche pas», a déclaré M. Rumsfeld à la presse, en affirmant que le président irakien Saddam Hussein dispose d'armes de destruction massive.

M. Rumsfeld a rejeté la politique d'isolement de l'Irak suivie depuis 1991 par les administrations successives à Washington et a paru ainsi laisser la place à l'option militaire pour renverser le régime irakien, ce que s'est juré de faire le président américain George W. Bush.

Cette politique d'isolement «a clairement fonctionné pendant un temps, elle a retardé les choses, elle a certainement compliqué la vie de Saddam Hussein. Mais a-t-elle vraiment arrêté les activités irakiennes en matière d'armes de destruction massive? Non», a ajouté le secrétaire américain à la Défense.

Interrogé sur les risques de chaos en Irak après une éventuelle défaite du régime de Saddam Hussein, M. Rumsfeld a répondu que les États-Unis souhaitaient que le pays demeure uni. Il faudra, selon lui, que ce futur régime renonce aux armes biologiques, chimiques et nucléaires et s'abstienne d'envahir ses voisins, tout en respectant l'opinion de ses citoyens ainsi que les droits des minorités.

D'après lui, il semble que ces préoccupations «figurent parmi les priorités» de l'opposition irakienne.

Plusieurs dirigeants de cette opposition sont actuellement à Washington pour rencontrer des responsables du Pentagone et du département d'État afin de discuter notamment de différents scénarios envisageables pour renverser le président irakien ainsi que de l'après-Saddam.

M. Rumsfeld n'a pas exclu de les rencontrer.

La politique d'endiguement et de dissuasion, qui avait fonctionné bon gré mal gré avec l'Union soviétique, l'autre superpuissance nucléaire, ne marche pas avec une organisation terroriste ou un «État terroriste» comme l'Irak, a encore estimé le ministre américain.

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