L'ONU rappelle l'Italie à l'ordre
Les Nations unies ont annoncé hier avoir adressé une lettre au ministère italien des Affaires étrangères, concernant l'adoption d'une loi controversée qui permettra au président du Conseil Silvio Berlusconi d'échapper à un procès pour corruption.
Dans sa lettre du 2 août, Param Cumaraswamy, rapporteur spécial de l'ONU chargé de l'indépendance des juges et des avocats, explique qu'il craint que cette nouvelle loi ne retarde encore plus les procès «d'éminents responsables politiques». Si le texte, adopté début août par le Sénat, est approuvé en septembre par la Chambre des députés, il permettra aux accusés de réclamer un nouveau procès s'ils ont un «soupçon légitime» au sujet de la partialité de leurs juges. Berlusconi est soupçonné d'avoir corrompu des juges, dans les années 1980, afin d'obtenir le contrôle d'une société alimentaire. Il est aussi accusé de fraude comptable concernant le transfert d'un joueur à son club de football, le Milan AC. S'il parvient à faire transférer son procès, ce dernier risque d'être définitivement annulé pour dépassement des délais de prescription.