«Cette pandémie est loin d’être terminée», met en garde l’OMS

« Cette pandémie est loin d’être terminée », a mis en garde mercredi le patron de l’OMS, deux ans presque jour pour jour après avoir prononcé le mot qui a fait comprendre au monde entier la gravité de la crise sanitaire provoquée par la COVID-19.
« Ce vendredi marquera deux ans depuis que nous avons dit que la COVID-19 se répandant dans le monde entier pouvait être qualifiée de pandémie », a rappelé le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’un point de presse à Genève, toujours en virtuel.
Il n’a pas manqué de rappeler que six semaines plus tôt, « quand il n’y avait que 100 cas recensés en dehors de Chine et pas de morts », il avait déclenché le niveau d’alerte sanitaire le plus élevé de l’OMS — une urgence de santé publique de portée internationale. Mais cette qualification n’avait pas frappé les esprits et il a été reproché plus tard à l’Organisation d’avoir trop tardé à prendre la mesure de la catastrophe à venir.
« Deux ans plus tard, plus de 6 millions de personnes sont mortes », a-t-il déclaré.
Même si l’OMS note depuis quelque temps que le nombre d’infections et le nombre de morts baissent, « cette pandémie est loin d’être terminée et elle ne sera finie nulle part si elle n’est pas finie partout », a souligné le patron de l’Organisation.
L’OMS a noté une croissance très forte dans la région du Pacifique occidental, même si à l’échelle mondiale, le nombre de nouvelles infections et de décès a baissé respectivement de 5 et 8 %, selon le rapport épidémiologique hebdomadaire.
« Le virus continue d’évoluer et nous continuons à faire face à des obstacles majeurs dans la distribution des vaccins, des tests et des traitements partout où le besoin s’en ressent », souligne le Dr Tedros.
Les tests de dépistage — qui permettent de détecter les nouveaux variants — sont une source d’inquiétude pour l’OMS, son patron notant que « plusieurs pays ont radicalement réduit leurs tests ». « Cela nous empêche de voir où se trouve le virus, comment il se répand et comment il évolue », a-t-il mis en garde.
La stratégie de tests en Afrique du Sud avait ainsi permis de détecter très vite le variant Omicron à la fin novembre 2021. Il est aujourd’hui ultradominant.
Maria Van Kerkhove, qui pilote la lutte contre la COVID-19 de l’OMS, a elle aussi mis en garde contre la baisse du nombre de tests qui peut donner une fausse impression sur le nombre réel d’infections. « Le virus continue de se répandre à un niveau d’intensité bien trop élevé, alors que cette pandémie est dans sa troisième année », a-t-elle lancé.
« Bien que nous voyions des tendances à la baisse, nous avons quand même répertorié 10 millions de cas confirmés au niveau mondial la semaine dernière », a-t-elle rappelé.
« Il faut rester vigilant », a-t-elle mis en garde, à un moment où de nombreux pays — en Europe en particulier ou aux États-Unis — ont abandonné l’essentiel des restrictions sanitaires destinées à contrôler la propagation de la maladie.