Khatami n'est pas content
Téhéran — S'inquiétant de l'arrestation d'une trentaine de dissidents libéraux, le président réformiste iranien Mohammad Khatami a prévenu les conservateurs que la lutte contre les opposants risquait de les pousser à entrer dans la clandestinité, rapportaient hier les journaux iraniens.
«Aucun problème ne sera résolu par l'élimination superficielle d'un groupe ayant une orientation particulière, car il a été prouvé que des orientations qui ont été supprimées ne peuvent être éliminées», explique Khatami, cité par l'organe officiel iranien. Le mois dernier, un tribunal révolutionnaire a condamné plus de 30 islamistes libéraux parmi les plus connus à dix ans de prison, les accusant d'avoir voulu renverser le régime de Téhéran. «Si les problèmes ne sont pas réglés à l'intérieur d'un système légal et accepté, ils risquent d'être réglés à l'extérieur du système, ce qui représente un grand danger pour la nation», estime le chef d'État. Le week-end dernier, un groupe de 150 députés réformistes a publié une lettre dans laquelle ils dénoncent la répression engagée contre la liberté l'expression et l'emprisonnement de dissidents.