Omicron frappe à la porte des hôpitaux à travers la planète

Au Portugal, où le variant Omicron est dominant, un nombre record d’infections quotidiennes a été enregistré mardi, soit 17 000 contaminations en 24h.
Photo: Patricia De Melo Moreira Agence France-Presse Au Portugal, où le variant Omicron est dominant, un nombre record d’infections quotidiennes a été enregistré mardi, soit 17 000 contaminations en 24h.

Le variant Omicron provoquera « un grand nombre d’hospitalisations » de malades de la COVID-19, a mis en garde mardi l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur fond de nouvelles restrictions dans plusieurs pays, dont la Finlande, qui ferme ses frontières aux étrangers non vaccinés.

« Une hausse rapide d’Omicron, comme celle que nous observons dans plusieurs pays, même si elle se combinait avec une maladie légèrement moins grave, entraînerait tout de même un grand nombre d’hospitalisations, notamment parmi les non-vaccinés », a déclaré à l’AFP Catherine Smallwood, une des principales responsables de l’OMS Europe.

La spécialiste a appelé à prendre les données préliminaires sur un risque moindre d’hospitalisation « avec prudence », car pour l’heure, les cas observés concernent surtout des « populations jeunes et en bonne santé dans des pays avec des taux élevés de vaccination ».

Le président Joe Biden a levé à compter du 31 décembre l’interdiction d’entrée aux États-Unis de voyageurs venant de huit pays d’Afrique australe, région où est apparu ce variant, désormais présent à travers le monde.

Selon certains experts, une contagiosité supérieure du variant pourrait contrebalancer l’avantage d’une dangerosité moindre, alors que de nombreux pays annoncent des nombres d’infections jamais vus depuis le début de la pandémie.

Mardi, la France, la Grèce et le Portugal — où Omicron est dominant — ont à leur tour enregistré un nombre record d’infections quotidiennes, respectivement plus de 180 000, plus de 21 000 et plus de 17 000 contaminations supplémentaires en 24 heures.

Omicron domine également désormais les infections aux Pays-Bas, où les autorités ont elles aussi averti la population d’« une augmentation du nombre d’admissions dans les hôpitaux », et en Suisse.

Les experts ne savent pas si la gravité apparemment moindre d’Omicron vient des caractéristiques intrinsèques du variant ou du fait qu’il frappe des populations déjà partiellement immunisées par le vaccin ou une précédente infection.

Nouveau confinement en Chine

 

Face à ces incertitudes, plusieurs pays ont imposé de nouvelles restrictions. La Chine, qui enregistre un nombre record de contaminations à moins de 40 jours des Jeux olympiques d’hiver de Pékin, a confiné mardi plusieurs dizaines de milliers de personnes supplémentaires.

La ville de Xian (nord), célèbre pour l’armée enterrée du premier empereur de Chine, était soumise mardi à une sixième journée de stricte quarantaine, après un rebond épidémique limité.

À 300 km de là, plusieurs dizaines de milliers d’habitants d’un district de la ville de Yanan ont reçu à leur tour la consigne de rester chez eux, et les entreprises, de fermer leurs portes.

La Chine a fait état mardi de 209 nouveaux malades en 24 heures, le nombre le plus important depuis 21 mois.

La Suède exige depuis mardi un test COVID négatif à tous les voyageurs arrivant sur le territoire. La Finlande a quant à elle décidé d’aller plus loin : pour être autorisés à entrer sur son territoire, les voyageurs étrangers doivent être munis d’un test COVID-19 négatif et prouver une vaccination complète ou une infection passée.

Un porte-parole des gardes-frontières a confirmé à l’AFP que les étrangers non vaccinés seraient refoulés, sauf ceux qui appartiennent à l’une des catégories exemptées (résidents de la Finlande, travailleurs essentiels, diplomates, etc.).

En France, de nouvelles règles d’isolement pour les malades et leurs contacts seront fixées par le gouvernement « d’ici la fin de semaine », a annoncé lundi le premier ministre, Jean Castex.

En Allemagne, une nouvelle batterie de mesures est entrée en vigueur mardi. Les réunions privées de plus de dix personnes — même vaccinées ou guéries — sont interdites. Pour les non-vaccinés, la limite tombe à deux membres de foyers différents.

Toutes les compétitions sportives se dérouleront à huis clos. Discothèques et clubs vont également fermer leurs portes le 31 décembre pour prévenir la propagation du virus.

Dans un arrêt publié mardi, la Cour constitutionnelle allemande a imposé à l’État de prendre des dispositions législatives pour protéger l’accès aux soins intensifs des personnes handicapées en cas de « tri » médical.

En Belgique, le Conseil d’État, le plus haut organe administratif, a lui suspendu mardi la récente décision gouvernementale de fermer les théâtres et les salles de spectacle. Il a estimé que les autorités n’avaient pas démontré en quoi ces établissements culturels « seraient des lieux particulièrement dangereux pour la santé et la vie des personnes en tant qu’ils favoriseraient la propagation du coronavirus, au point qu’il soit nécessaire d’en ordonner la fermeture ».

Dans la région du Golfe, où les pays enregistrent aussi une hausse des infections, le principal groupe hospitalier public du Qatar a suspendu les congés de tout son personnel travaillant auprès des malades de la COVID-19.

L’Afrique du Sud recule sur la fin des recherches de contacts

L’Afrique du Sud, qui avait annoncé la semaine dernière la fin des recherches de contacts de personnes avec un test positif à la COVID-19, est revenue mardi sur cette décision qui a suscité de nombreuses réactions sur le bien-fondé d’un tel retrait. Le ministère de la Santé a donc décidé de « mettre en attente la mise en oeuvre de cette mesure » et a présenté des excuses « pour la confusion et le désagrément causé ».

La direction générale de la Santé estimait que le niveau élevé d’immunité avec la vaccination et le grand nombre de cas asymptomatiques ne rendaient plus le dispositif pertinent. La mesure prévoyait que les cas contact ne soient plus tenus de se faire tester, sauf en cas d’apparition de symptômes. Mais finalement, retour en arrière : « toutes les réglementations existantes en matière de recherche des contacts, de quarantaine et d’isolement restent applicables », a souligné le ministère.

L’Afrique du Sud est officiellement le pays le plus touché du continent par la pandémie, avec près de 3,4 millions de cas et plus de 90 000 morts.



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