Guterres met en garde contre un «avenir infernal»

Les dirigeants de la planète doivent choisir entre « sauver notre monde » ou « condamner l’humanité à un avenir infernal », a prévenu jeudi le secrétaire général de l’ONU lors d’une réunion préparatoire à la COP26.
« Il n’y a plus qu’un mois avant la COP26, la conférence sur le climat la plus importante depuis Paris », en 2015, où avait été scellé l’accord qui vise à limiter le réchauffement bien en deçà de +2 °C, si possible +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, a déclaré António Guterres devant les ministres de plusieurs dizaines de pays réunis à Milan jusqu’à samedi.
« Je ne saurais trop insister sur le fait que le temps nous manque. Des points de bascule irréversibles se rapprochent de façon alarmante », a-t-il ajouté selon le texte de son discours diffusé par l’ONU. Mais « nous avons un pouvoir immense. Nous pouvons soit sauver notre monde soit condamner l’humanité à un avenir infernal ».
« Le temps presse et les nuages continuent à s’accumuler. Échouer reste une possibilité, mais nous ne pouvons, ne devons pas, l’accepter », a-t-il encore déclaré, répétant son appel en priorité à « sortir du charbon ».
Alors que des jeunes partout dans le monde réclament aux dirigeants d’agir plus vite et plus fort, il a également souligné que la « justice climatique impliquait de leur léguer une planète habitable ».
Quelques heures plus tôt, dans un message adressé à 400 jeunes de quelque 200 pays réunis également à Milan pour transmettre aux dirigeants leur vision de l’action climatique, il avait encouragé cette jeunesse à maintenir sa pression sur les gouvernements.
« Les jeunes ont été à l’avant-garde pour proposer des solutions positives, pour réclamer la justice climatique et demander des comptes aux dirigeants. Nous avons besoin que les jeunes, partout, continuent à faire entendre leurs voix », leur a-t-il lancé.
« Votre solidarité et vos exigences d’action donnent l’exemple. Les dirigeants nationaux doivent suivre votre exemple et s’assurer d’atteindre l’ambition et les résultats dont nous avons besoin à la COP26 et au-delà », a-t-il insisté. « La crise climatique est une alerte rouge pour l’humanité », a encore martelé António Guterres, répétant les mots qu’il avait prononcés lors de la publication du dernier rapport des experts du climat de l’ONU (GIEC) en août. Le GIEC avait alors mis en garde la planète contre le risque d’atteindre le seuil de +1,5 °C de réchauffement autour de 2030, dix ans plus tôt qu’estimé.
Selon le GIEC, pour limiter le réchauffement à +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, l’objectif le plus ambitieux de l’Accord de Paris, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45 % par rapport à 2010 d’ici 2030, avant de poursuivre les efforts pour atteindre la carboneutralité vers 2050.