L’OMS appelle à plus de solidarité de la part des pays riches pour la vaccination

L’Inde, qui subit une deuxième vague dévastatrice, dénombre plus de 222 000 décès dus à la COVID-19.
Prakash Singh Agence France-Presse L’Inde, qui subit une deuxième vague dévastatrice, dénombre plus de 222 000 décès dus à la COVID-19.

À l’heure où les pays pauvres manquent cruellement de vaccins contre la COVID-19, les grandes puissances du G7 étaient appelées mercredi à assurer une distribution plus équitable des doses, seule arme contre la pandémie qui poursuit ses ravages, notamment en Inde.

La fracture se creuse entre les pays riches, où les campagnes de vaccination permettent un assouplissement progressif des restrictions sanitaires, et les nations les plus déshéritées.

 

Exhortés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à la solidarité dans ce domaine, les membres du G7 (États-Unis, Japon, Canada, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie) ont discuté mercredi à Londres des moyens d’augmenter leur assistance financière ou de partager leurs doses excédentaires pour aider les États pauvres.

Il faut dire que le programme COVAX, qui doit donner accès aux vaccins aux pays les plus pauvres, patine présentement : il n’a livré que 49 millions de doses dans 121 pays et territoires, contre un objectif de deux milliards en 2021. Le système se fournit principalement auprès d’AstraZeneca.

49 millions
C’est le nombre de doses de vaccin contre la COVID-19 qui ont été livrées dans 121 pays et territoires, contre un objectif de deux milliards en 2021 pour le programme COVAX.

Depuis lundi, les ministres des Affaires étrangères des États du G7 sont réunis à Londres pour discuter d’enjeux liés à la pandémie. Il s’agit de leur première rencontre en personne depuis deux ans. Exposé à des cas potentiels de COVID-19, le chef de la diplomatie indienne, Subrahmanyam Jaishankar, a néanmoins été contraint d’y participer virtuellement mercredi.

À la rescousse des hôpitaux

 

L’Inde subit présentement une deuxième vague dévastatrice. Le pays a dénombré mercredi 382 000 nouveaux cas de COVID-19 et 3780 morts dans les 24 dernières heures. Au total, plus de 222 000 Indiens sont morts après avoir contracté le virus, sur près de 20,3 millions de cas d’infection recensés. Un bilan que des experts jugent toutefois largement sous-évalué.

La flambée des cas est notamment attribuable à la tenue de rassemblements religieux — comme l’immense pèlerinage hindou Kumbh Mela qui a drainé des millions de personnes —, de rassemblements politiques ainsi qu’à l’inaction du gouvernement de Narendra Modi.

Conséquence : le système de santé indien, vétuste et sous-financé, peine à composer avec l’afflux de malades de la COVID-19, certains trouvant la mort aux portes mêmes des hôpitaux. Les établissements sont submergés et à court de réserves d’oxygène, de médicaments et de lits, malgré l’aide internationale qui afflue.

Face à cette situation, la Banque centrale de l’Inde est montée au créneau mercredi en annonçant 6,7 milliards de dollars de prêts bon marché au secteur de la santé. L’objectif immédiat est de « préserver la vie humaine et de rétablir les moyens de subsistance de toutes les manières possibles », a insisté le gouverneur de la Reserve Bank of India (RBI), Shaktikanta Das.

Cette décision est destinée à améliorer l’accès aux soins d’urgence, a-t-il souligné, en permettant aux banques d’accorder plus facilement des prêts bon marché aux hôpitaux, aux fabricants d’oxygène et même aux malades.

À l’instar de l’Inde, la Malaisie est également aux prises avec une nouvelle hausse d’infections. Le pays entend ainsi renforcer les restrictions dans sa capitale, Kuala Lumpur, où seuls les commerces essentiels seront autorisés à ouvrir.

Du côté du Pakistan, pays frontalier de l’Inde, la situation épidémiologique catastrophique de son voisin inquiète les autorités. Or, plusieurs milliers de musulmans chiites ont participé mardi à une procession religieuse à Lahore, dans l’est du pays, en faisant fi des mesures de distanciation physique.

Vacciner les adolescents

 

Mercredi, Santé Canada a donné son feu vert au vaccin de Pfizer-BioNTech pour les adolescents de plus de 12 ans. Les États-Unis seraient également sur le point d’autoriser l’administration de ce vaccin aux adolescents (12-15 ans).

Dans une allocution depuis la Maison-Blanche mardi, le président Joe Biden a dit vouloir qu’au moins 70 % des adultes — contre 56 % actuellement — aient reçu une première injection d’ici à la fête nationale du 4 juillet. Alors que le rythme des injections réalisées chaque jour ralentit dans le pays, le gouvernement doit faire face à des difficultés d’accès à une partie de la population restante, et au scepticisme d’autres.

Dans l’Union européenne, plus d’un quart de la population s’est vu administrer au moins une dose de vaccin et plus de 9 % de ses habitants sont désormais entièrement vaccinés, selon un décompte de l’AFP.

Le gouvernement allemand a quant à lui décidé d’alléger, pour les personnes ayant reçu deux doses de vaccin, les nombreuses interdictions en place depuis plusieurs mois. Le Parlement se prononcera en principe jeudi et vendredi sur ce texte, qui pourrait entrer en vigueur dès ce week-end.

Les ambassadeurs des 27 États membres de l’Union européenne ont par ailleurs examiné mercredi une proposition de la Commission en faveur de l’entrée dans l’Union aux voyageurs en provenance de pays tiers ayant reçu les doses nécessaires de vaccin.

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