Les Arméniens quittent Aghdam en appliquant la stratégie de la terre brulée

Les habitants des villages de la région chargeaient leurs biens sur des remorques ou des camions pour rejoindre des territoires restant sous contrôle arménien. Certains mettaient aussi le feu à leur maison avant de partir.
Photo: Karen Minasyan Agence France-Presse Les habitants des villages de la région chargeaient leurs biens sur des remorques ou des camions pour rejoindre des territoires restant sous contrôle arménien. Certains mettaient aussi le feu à leur maison avant de partir.

Maisons en feu et militaires détruisant leur propre quartier général. Jeudi, à la veille de la rétrocession à l’Azerbaïdjan du district d’Aghdam, les Arméniens partent, s’efforçant de ne rien laisser à l’adversaire victorieux du dernier conflit les ayant opposés.

Les forces séparatistes arméniennes du Haut-Karabakh doivent abandonner ce territoire au plus tard vendredi, selon les termes de l’accord de cessation des hostilités signé sous l’égide de la Russie le 9 novembre.

Ce district, qui faisait partie du glacis de sécurité conquis par les Arméniens dans les années 1990 tout autour de la république séparatiste du Haut-Karabakh, est le premier des trois qui doivent être rétrocédés à l’Azerbaïdjan avant le 1er décembre.

Selon les journalistes de l’AFP, les militaires arméniens étaient à pied d’œuvre pour détruire au bulldozer et incendier des bâtiments de leur quartier général dans la ville d’Aghdam, une cité fantôme abandonnée par ses habitants depuis près de trente ans, mais où l’armée séparatiste avait installé une base.

Les habitants des villages de la région chargeaient leurs biens sur des remorques ou des camions pour rejoindre des territoires restant sous contrôle arménien. Certains mettaient aussi le feu à leur maison avant de partir.

Les forces de maintien de la paix russes se sont pour leur part déployées sur leurs positions, sur la ligne de contact locale séparant forces arméniennes et azerbaïdjanaises.

 

La république autoproclamée du Haut-Karabakh survit amoindrie et affaiblie de la guerre de six semaines qui l’a opposée à l’Azerbaïdjan, qui voulait en reprendre le contrôle.

Bakou a ainsi reconquis la deuxième ville de la province, Choucha, mais aussi les sept districts qui constituaient le glacis de sécurité entourant le Haut-Karabakh.

 

Quatre ont été repris par les armes et trois doivent être rétrocédés par les Arméniens : Aghdam vendredi, Kalbajar le 25 novembre et Latchin le 1er décembre.

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