L’Occident interpelle Moscou pour sauver le traité Ciel ouvert

L’OTAN et l’UE ont appelé vendredi la Russie à respecter son obligation de coopération à la surveillance de ses activités militaires pour sauver le traité Ciel ouvert, menacé par un retrait des États-Unis.
« Le retour de la Russie au respect du traité est le meilleur moyen de préserver les avantages du traité », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, à l’issue d’une réunion d’urgence en vidéoconférence avec les ambassadeurs des pays de l’Alliance.
« La mise en œuvre sélective actuelle par la Russie de ses obligations au titre du traité Ciel ouvert a sapé la contribution de cet important traité à la sécurité et à la stabilité dans la région euro-atlantique », a-t-il déploré
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a pour sa part exhorté la Russie à « revenir immédiatement à la pleine application du traité », et a appelé les États-Unis à « reconsidérer leur décision ».
Le traité Ciel ouvert, entré en vigueur en 2002, contraint les États-Unis et la Russie à accepter le contrôle de leurs activités militaires et de leurs installations stratégiques par des survols de leur territoire. Il donne à chacun des 35 pays signataires « le droit de conduire et l’obligation d’accepter des vols d’observation au-dessus de son territoire ».
Le retrait des États-Unis sera effectif dans six mois, mais le gouvernement américain a assuré être prêt à reconsidérer sa décision « si la Russie se remettait à respecter pleinement le traité ».
« Nous regrettons » l’annonce de Washington, « bien que nous partagions ses préoccupations », a indiqué un communiqué publié par le ministère français des Affaires étrangères et mentionnant 10 pays de l’UE (France, Allemagne, Belgique, Espagne, Pays-Bas, Finlande, Italie, Luxembourg, République tchèque, Suède).
Cette position a été répétée au cours de la réunion et a été partagée par plusieurs autres délégations, dont celle du Portugal, a-t-on appris de source diplomatique.
« Le traité constitue une contribution importante à la sécurité et à la stabilité européennes et mondiales », a affirmé Josep Borrell.
L’ambassadeur Marshall S. Billingslea, représentant du président américain pour les questions de désarmement, a exposé à l’OTAN la position américaine et s’est félicité d’une « réunion positive » sur son compte Twitter.
« Nous sommes fermement attachés à la préservation d’une maîtrise des armements, d’un désarmement et d’une non-prolifération efficaces au niveau international », a affirmé Jens Stoltenberg.
« Depuis de nombreuses années, la Russie impose des restrictions de vol incompatibles avec le traité, notamment des limitations de vol au-dessus de Kaliningrad et des restrictions de vol en Russie près de sa frontière avec la Géorgie », a souligné le secrétaire général de l’OTAN.
« Les Alliés restent ouverts au dialogue au sein du Conseil OTAN-Russie sur la réduction des risques et la transparence », a-t-il annoncé.
Jens Stoltenberg n’a pas précisé s’il entendait convoquer une réunion de cette instance de dialogue avec Moscou.