Donald Trump s’en prend encore à Greta Thunberg

Greta Thunberg est devenue le symbole d’un mouvement croissant de jeunes militants du climat après avoir mené des grèves scolaires hebdomadaires en Suède qui ont inspiré des actions similaires dans une centaine de villes du monde.
Photo: Cristina Quicler Agence France-Presse Greta Thunberg est devenue le symbole d’un mouvement croissant de jeunes militants du climat après avoir mené des grèves scolaires hebdomadaires en Suède qui ont inspiré des actions similaires dans une centaine de villes du monde.

Donald Trump persiste et signe : il a ironisé jeudi sur l’indignation de la jeune militante suédoise pour le climat Greta Thunberg, jugeant ridicule le titre de personnalité de l’année que lui a accordé le magazine Time.

« Greta doit apprendre à gérer sa colère et puis aller voir un bon vieux film avec une amie ! » a tweeté le président américain, particulièrement actif sur le réseau social à l’oiseau bleu à l’approche de sa mise en accusation dans la procédure de destitution le visant.

« Détends-toi, Greta, détends-toi ! » a conclu le milliardaire républicain, qui a retiré les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, conclu fin 2015 dans la capitale française par plus de 190 pays.

Répondant du tac au tac comme elle en a l’habitude, l’adolescente, qui dénonce avec fougue l’inaction de la classe politique face à l’urgence climatique, a mis à jour la biographie de son compte Twitter : « Une adolescente apprenant à gérer sa colère. Actuellement en train de se détendre et de regarder un bon vieux film avec une amie. »

À 16 ans, Greta Thunberg est devenue mercredi la plus jeune « personnalité de l’année » de Time.

La une de ce magazine est un sujet particulièrement délicat pour l’ancien homme d’affaires de New York. Distingué en 2016, dans la foulée de sa victoire surprise face à Hillary Clinton, il avait mal reçu le fait de ne pas l’être de nouveau l’année suivante.

Quelques jours avant que ne soit révélé qu’il n’était que deuxième du classement, il avait affirmé que Time l’avait appelé pour lui dire qu’il serait probablement renommé, mais qu’il avait « décliné » l’offre.

Lors d’un sommet de l’ONU sur le climat en septembre, Greta Thunberg s’en était prise, dans un discours accusateur qui a marqué les esprits, aux puissants de la planète. Des images d’elle tançant d’un regard noir le climatosceptique Donald Trump dans les couloirs de l’ONU avaient par ailleurs été reprises par les médias aux quatre coins du monde.

Vives réactions

 

Le tweet moqueur du 45e président a suscité jeudi de vives réactions aux États-Unis.

« Le président Trump qui se moque d’une fille de 16 ans ? Une honte », a réagi l’ancien chef de la diplomatie américaine John Kerry. « Greta Thunberg a plus de maturité et de caractère que le président n’en a jamais eu et n’en aura jamais. »

De son côté, le président français, Emmanuel Macron, a semblé renvoyer dos à dos le président septuagénaire qui conteste la réalité du changement climatique et la jeune militante adolescente qui appelle à une plus grande mobilisation pour éviter un emballement de la machine climatique, évoquant « le club de Donald » et « le club de Greta ».

« Il y a plein de gens qui ont envie de changer, mais c’est vachement dur, car ça ne va jamais assez vite pour Greta et c’est toujours trop pour Donald », a-t-il lancé lors d’une discussion à l’Élysée avec des étudiants et chercheurs lauréats du programme « Make our planet great again », lancé il y a deux ans.

Pour le dirigeant français, « les gens qui disent avec Greta : “Vous ne faites rien, vous êtes nuls” », portent un message « désespérant et culpabilisant » qui ne fait pas bouger les lignes.

Avant Donald Trump, Jair Bolsonaro

Donald Trump est le deuxième leader mondial à s’en prendre à Greta Thunberg cette semaine, après que ses propos sur les assassinats de Brésiliens indigènes en Amazonie eurent été vivement critiqués, mardi, par le président de la nation sud-américaine.

« Greta a dit que des Indiens étaient morts parce qu’ils défendaient l’Amazonie », a dit Jair Bolsonaro. « C’est impressionnant que la presse donne de l’espace à une gamine de la sorte », a-t-il ajouté, en utilisant le mot portugais « pirralha » (« morveuse »).

Greta Thunberg avait alors répondu en modifiant sa biographie sur Twitter, où elle compte plus de 3 millions d’abonnés, pour qu’elle indique « pirralha ».
Associated Press


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