Attentats du 11 septembre 2001 - L'ex-patron du FBI défend ses services
Washington — L'ancien directeur de la police fédérale américaine (FBI), Louis Freeh, a affirmé hier que ses services avaient fait tout ce qu'ils pouvaient pour neutraliser al-Qaïda avant les attentats de 2001 aux États-Unis.
Dans une tribune publiée dans le Wall Street Journal, M. Freeh, patron du FBI jusqu'en juin 2001 et qui doit être entendu aujourd'hui par la Commission nationale d'enquête sur l'attaque du 11 septembre, affirme que les enquêteurs fédéraux «ont utilisé tous les moyens dont ils disposaient pour capturer Ben Laden et empêcher des attentats contre l'Amérique».«Le FBI et la CIA — la centrale du renseignement — ciblaient déjà activement Ben Laden et al-Qaïda un an avant les attaques le 7 août 1998 contre les deux ambassades américaines en Afrique», souligne-t-il notamment.
«Les enquêteurs du FBI ont exploité à fond tous les tuyaux dont ils disposaient [...] et, dans de nombreux cas, ils ont pu empêcher des attentats aux États-Unis», a également affirmé Louis Freeh.
La direction du FBI a été critiquée pour ne pas avoir donné suite à des rapports d'agents signalant les soupçons suscités par certains ressortissants de pays moyen-orientaux prenant des cours de pilotage.
M. Freeh a aussi jugé injuste de mesurer les performances du FBI dans la lutte antiterroriste avant le 11 septembre 2001 à la lumière du contexte psychologique créé par ces attentats, qui ont transformé l'antiterrorisme en une guerre totale.
«Le fait que le terrorisme et la déclaration d'hostilité à l'Amérique par al-Qaïda n'aient même pas été un sujet de la campagne présidentielle de 2000 montre clairement que la volonté politique de déclarer et de faire la guerre au terrorisme n'existait pas avant le 11 septembre», souligne M. Freeh.
D'ailleurs «les ressources budgétaires allouées au FBI pour l'antiterrorisme étaient limitées et insuffisantes», selon lui.
Sur 1895 agents, analystes et linguistes supplémentaires réclamés par le FBI pour l'antiterrorisme pour les trois années fiscales précédant le 11 septembre, il n'en a obtenu que 76, précise Louis Freeh.
La commission d'enquête indépendante sur le 11 septembre doit étudier aujourd'hui et demain le rôle des services de sécurité et de renseignement, dont surtout le FBI et la CIA, critiqués pour n'avoir pu empêcher les attentats contre New York et Washington, commis à l'aide d'avions commerciaux détournés, qui ont fait près de 3000 morts.
Elle entendra dans ce cadre le directeur actuel du FBI, Robert Mueller et son prédécesseur M. Freeh, ainsi que le patron de la CIA George Tenet, qui était déjà en poste à l'époque.
Le ministre de la Justice (Attorney general) John Ashcroft et son prédécesseur Janet Reno seront également entendus.