Islamistes marocains présumés poursuivis à Paris

Paris — Six des treize islamistes présumés arrêtés au début de la semaine dans la région parisienne seront déférés hier soir et aujourd'hui à la justice en vue de leur mise en examen, a-t-on appris de source judiciaire.

Tous sont soupçonnés d'avoir des liens ou des sympathies avec le Groupe islamique combattant marocain (GICM).

Un premier suspect, Attila Turk, interpellé à l'aéroport de Roissy alors qu'il s'apprêtait à quitterla France, devait être présenté hier soir à un juge d'instruction. Les cinq autres suspects devaient l'être aujourd'hui.

Les six hommes devraient être poursuivis pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» dans le cadre de la procédure française sur les attentats de Casablanca (Maroc) qui avaient fait 45 morts, dont 12 kamikazes, le 16 mai 2003.

Le parquet va requérir leur placement en détention.

Ils sont mis en cause pour leurs liens avec les auteurs présumés des attentats de Casablanca et pour avoir participé à des stages paramilitaires dans des camps islamistes en Afghanistan et au Pakistan.

Il ne leur est cependant pas imputé de participation directe aux attentats de Casablanca. Ni armes ni explosifs n'ont été découverts lors des perquisitions et les enquêteurs excluent a priori qu'ils aient pu préparer un attentat.

En dépit de la mise en cause du GICM dans l'enquête sur les attentats du 11 mars à Madrid, les services antiterroristes n'ont pas établi de liens, à ce stade de l'enquête, entre les suspects de Paris et les événements dans la capitale espagnole.

Classé comme organisation terroriste par les États-Unis, le GICM a été créé à la fin des années 90 par des vétérans de la guerre d'Afghanistan.

Il milite pour l'instauration d'une république islamique au Maroc et bénéficierait du soutien financier de la mouvance intégriste islamiste organisée par Oussama ben Laden et ses proches.

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