Ouverture du procès de l’imam Gülen

Istanbul — Le procès de l’imam turc Fethullah Gülen, l’ancien allié devenu la bête noire du président Erdogan, s’est ouvert mercredi à Istanbul en son absence, mais devant des dizaines de policiers accusés d’avoir comploté avec lui contre l’homme fort du pays. Retiré depuis plus de 15 ans aux États-Unis, M. Gülen est poursuivi pour avoir formé une « organisation terroriste » et fabriqué de toutes pièces les graves allégations de corruption qui ont fait trembler sur ses bases le gouvernement de M. Erdogan il y a deux ans. En l’absence du prédicateur, l’ex-patron de la police d’Istanbul Yakup Saygili et son adjoint en charge des affaires criminelles Kazim Aksoy, à la tête de cette enquête lancée en décembre 2013, constituent les têtes d’affiche de ce dossier très politique. Incarcérés depuis 17 mois, les deux hommes ont poliment décliné mercredi matin leurs identités devant le juge, avant les 66 autres accusés. Promoteur d’un islam modéré, M. Gülen dirige un vaste réseau d’écoles, d’ONG, d’entreprises et de médias sur lequel M. Erdogan s’est longtemps appuyé pour asseoir son autorité sur la Turquie après l’arrivée au pouvoir de son parti en 2002.

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