Commonwealth - Les chefs peinent à s'entendre sur les réformes
Perth — Les chefs de gouvernement du Commonwealth se sont entendus pour mieux contrôler les règles déjà existantes concernant les droits de la personne, hier. Ils ont toutefois démontré de la réticence à mettre en marche des réformes qui ont pourtant été décrites comme cruciales pour la survie de l'organisation.
Les discussions se poursuivront aujourd'hui lors du sommet biennal regroupant les 54 membres de l'organisation. Toutefois, la création d'un poste de commissaire aux droits de la personne semble peu probable. «Je crois que l'on peut dire qu'il n'y a pas d'unanimité au sein des membres du Commonwealth au sujet de cette recommandation — et c'est probablement une litote», a dit le sénateur Hugh Segal, le représentant canadien dans un comité chargé de recommander les réformes.Le comité a soumis un rapport de 205 pages qui citait «un soutien immense» des organisations du Commonwealth pour les 14 principales recommandations — y compris la création d'un commissaire aux droits de la personne et l'abrogation des lois contre l'homosexualité, qui subsistent dans 41 des 54 États membres. Le rapport exprimait aussi des inquiétudes au sujet du mariage forcé des jeunes filles dans certains pays.
Au terme de la première journée du sommet, un rapport complémentaire portant sur la gestion des plaintes existantes a été adopté, mais il ne semblait pas y avoir de progrès concernant les questions fondamentales. «Je crois que le processus se fera étape par étape, a laissé entendre le premier ministre Stephen Harper. Mais j'ai bon espoir que nous fassions des progrès. Je crois qu'il est nécessaire de moderniser le Commonwealth, de le rendre plus efficace dans certains domaines.»
Le rapport d'un comité ministériel qui a été adopté établit des repères pour s'attaquer aux mauvais comportements.
La première ministre australienne, Julia Gillard, a loué le rapport, affirmant qu'il rendra le comité «plus proactif et moins réactif pour s'attaquer aux violations sévères et récurrentes des valeurs du Commonwealth».
Il s'agit toutefois de bien timides mesures pour une organisation dont les membres représentent plus de deux milliards de citoyens d'Inde, d'Afrique, d'Asie et des Caraïbes. Avant le sommet, le président de la Royal Commonwealth Society, Peter Kellner, avait écrit que l'organisation se dirigeait «en somnambule vers la non-pertinence».