Le nouveau traité START - Washington et Moscou signent

Barack Obama et Dmitri Medvedev ont signé le traité hier à Prague.
Photo: Agence Reuters Jason Reed Barack Obama et Dmitri Medvedev ont signé le traité hier à Prague.

C'est hier au château de Prague, où il avait exprimé l'an dernier le souhait de voir le monde se débarrasser de toutes les armes nucléaires, que le président américain, Barack Obama, a signé avec son homologue russe, Dmitri Medvedev, un nouveau traité sur la réduction des arsenaux des deux anciens adversaires de la guerre froide.

Les deux pays s'engagent ainsi à réduire à 1550 chacun, d'ici sept ans, les ogives nucléaires stratégiques qu'ils déploient. En vertu des accords précédents, la limite était fixée à 2200.

Le nouveau traité oblige également la Russie et les États-Unis à réduire de plus de moitié le nombre de lanceurs de bombes atomiques (missiles, sous-marins et bombardiers).

La conclusion du nouveau pacte, qui a nécessité une année de négociations, avait été annoncée le 26 mars. START II remplacera START I, un traité signé en 1991 et arrivé à échéance en décembre 2009.

Les pays qui demeuraient sceptiques seront incités à oeuvrer eux aussi pour le désarmement puisque le nouveau traité envoie «dans le monde le signal que les États-Unis et la Russie sont prêts à assumer à nouveau le leadership», a soutenu le président américain.

La cérémonie de signature d'hier témoigne de l'amélioration des relations entre Washington et Moscou depuis l'arrivée au pouvoir de Barack Obama. «Aujourd'hui, nous avons stoppé la dérive», a noté le président américain.

Les relations russo-américaines avaient particulièrement souffert du conflit qui avait opposé la Russie à la Géorgie en août 2008.

Il reste que la Russie se réserve le droit de se retirer du START II si elle estime que le projet de bouclier antimissile américain en Europe menace sa sécurité. Mardi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, avait rappelé en guise d'avertissement l'existence d'une clause à cet effet.

Washington a renoncé en septembre dernier à un volet particulièrement litigieux du bouclier antimissile, mais l'ensemble du projet suscite toujours des appréhensions à Moscou.

Barack Obama a par ailleurs assuré les dirigeants de 11 pays d'Europe centrale et orientale, au cours d'un dîner hier soir, que leurs États n'avaient pas été mis sur la touche par les États-Unis, a rapporté le premier ministre tchèque, Jan Fischer.

Selon la presse locale, M. Obama a souhaité à cette occasion assurer les pays de cette région du soutien de Washington après avoir abandonné des éléments du bouclier antimissile qui devaient être déployés en République tchèque et en Pologne.

Barack Obama, pour qui la conclusion du START II représente un important succès de politique étrangère, s'est déclaré persuadé de voir le Sénat américain ratifier le texte, ce qui devra être fait à une majorité des deux tiers.

Son administration avait publié mardi la nouvelle doctrine américaine en matière d'armes nucléaires, qui en limite l'usage. La semaine prochaine, M. Obama sera l'hôte, à Washington, d'un important sommet portant sur la sécurité et sur les moyens de contrer la prolifération de telles armes dans le monde.

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Avec l'AFP et l'Associated Press

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