Le sommet du Commonwealth sert de prélude à Copenhague
Port of Spain — Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et le président français, Nicolas Sarkozy, participaient hier à un sommet du Commonwealth à Trinidad-et-Tobago, largement consacré au réchauffement climatique, à dix jours de l'ouverture de la conférence de Copenhague, où 87 chefs d'État ou de gouvernement sont attendus.
Le premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen, hôte du sommet de l'ONU sur le climat (7-18 décembre), est également présent.Les débats ont été ouverts par la reine Elizabeth II, souveraine britannique et chef du Commonwealth. «L'inquiétude que suscite la menace sur notre environnement n'est pas nouvelle, mais c'est à présent un défi mondial qui mettra en danger la sécurité et la stabilité de millions de personnes dans les années à venir», a déclaré la reine.
Le secrétaire général de l'Assemblée plénière du Commonwealth, Kamalesh Shama, a pour sa part appelé les pays membres «à partager les responsabilités pour préserver la planète», lors de son discours inaugural.
C'est la première fois qu'un président français est invité à un sommet de cette assemblée, composée essentiellement d'anciennes colonies de l'ex-Empire britannique. Nicolas Sarkozy a souhaité que la conférence de Copenhague sur le climat, qui s'ouvre le 7 décembre, décide un plan massif d'aide aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables au réchauffement climatique. Un tel programme est une des clés d'un accord équilibré pour succéder au protocole de Kyoto, a-t-il déclaré.
Harper et le Sri Lanka
Par ailleurs, le Canada n'entend pas donner son appui au Sri Lanka afin qu'il soit l'hôte du prochain sommet du Commonwealth.
Un adjoint du premier ministre Stephen Harper a fait connaître cette position dans un courrier électronique expédié aux journalistes qui accompagnent le premier ministre à l'actuel sommet.
L'Assemblée plénière du Commonwealth, qui compte 53 membres, constitue un nouveau forum pour aborder la délicate question des préoccupations divergentes des pays développés et des autres concernant les mesures à adopter pour limiter la production de gaz à effet de serre.
Aux côtés de poids lourds industrialisés ou en développement — Grande-Bretagne, Canada, Inde ou Afrique du Sud —, le Commonwealth rassemble en effet de petites nations directement menacées par les effets du réchauffement: Maldives, Tuvalu ou Vanuatu.
«Il ne faut pas être pessimiste sur les résultats du sommet» de Copenhague, a affirmé devant l'assemblée le premier ministre de Trinidad, Patrick Manning.
Alors que le pessimisme dominait depuis quelques semaines sur les résultats à attendre du sommet, le processus a repris des couleurs avec les annonces de propositions chiffrées du président américain Barack Obama et des autorités chinoises pour limiter leurs émissions de CO2.
Pékin a annoncé jeudi vouloir baisser son «intensité carbonique» (émissions polluantes par unité de PIB) de 40 à 45 % d'ici 2020 par rapport à 2005. La veille, Washington avait présenté, sur la même année de référence, des objectifs de réduction de ses émissions de 17 % en 2020 et de 42 % en 2030.
Plus de 85 chefs d'État ou de gouvernement devraient participer au sommet de l'ONU sur le réchauffement climatique à Copenhague, a-t-on appris hier dans l'entourage du premier ministre danois, Lars Loekke Rasmussen.
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Avec la Presse canadienne et Reuters