Zimbabwe - Pouvoir et opposition reprennent le dialogue

Harare — Le mouvement pour le changement démocratique (MDC), principale formation de l'opposition zimbabwéenne, a entamé hier en Afrique du Sud des discussions préliminaires avec la Zanu-PF du président Robert Mugabe pour tenter de sortir de la crise politique, a-t-on appris de source diplomatique à Pretoria.

De source proche du MDC à Harare, on précise que ces discussions portent sur l'arrêt des violences qui, selon le mouvement, ont fait une centaine de morts dans ses rangs depuis le premier tour de l'élection présidentielle, le 29 mars.

Morgan Tsvangirai, le leader du MDC, a tenu à démentir personnellement qu'il s'agisse de négociations en bonne et due forme. Il a souligné que les responsables de son parti allaient se borner à présenter les conditions dans lesquelles des négociations pourraient se tenir, conditions au nombre desquelles figure l'arrêt des violences contre les opposants zimbabwéens.

«Au cours des dix derniers jours, mon parti et moi-même avons catégoriquement démenti que des négociations aient lieu entre nous-mêmes et la Zanu-PF. Cette position n'a pas évolué», a dit Tsvangirai.

De source proche du MDC, on allait dans le même sens: «Notre équipe est en Afrique du Sud, où elle va avoir des entretiens préliminaires avec la Zanu-PF à partir d'aujourd'hui. Ce ne sont donc pas de véritables discussions, mais des pourparlers préliminaires sur l'ordre du jour.»

On ignore le lieu de la rencontre, qui se déroule dans le cadre de la médiation entamée par l'Afrique du Sud pour le compte de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC). Arthur Mutambara, dirigeant d'une branche dissidente du MDC, y participe également, a-t-on précisé.

Le MDC se refusait jusqu'ici à toute discussion avant l'arrêt des violences, que le pouvoir impute à l'opposition, et exigeait la reconnaissance de la victoire de son chef de file, Morgan Tsvangirai, au premier tour de la présidentielle.

Mugabe a été réélu le 27 juin à l'issue d'un scrutin jugé illégitime par la plupart des chancelleries. Le président sortant était seul en lice après le forfait de Tsvangirai, qui a préféré renoncer au second tour pour la sécurité de ses électeurs.

Le président sud-africain Thabo Mbeki, mandaté par la SADC, a entamé il y a plus d'un an une mission de bons offices qui s'est jusqu'ici révélée vaine, ce qui lui vaut de nombreuses critiques.

Le MDC le juge trop conciliant à l'égard de Mugabe et réclame l'élargissement de la médiation.

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