Condoleezza Rice à Tbilissi - La tension montre entre la Géorgie et la Russie
La Russie et la Géorgie ont échangé hier des accusations de survol militaire de la région séparatiste d'Ossétie du Sud, en violation d'un cessez-le-feu, alors que la secrétaire d'État américaine, Condoleezza Rice, était attendue à Tbilissi.
Un porte-parole des forces russes de maintien de la paix dans la région a accusé la Géorgie d'avoir envoyé mardi deux de ses avions de chasse au-dessus de cette zone, mais la Géorgie a affirmé que les appareils étaient russes et qu'ils étaient au nombre de quatre.Le chef de la diplomatie américaine devrait notamment discuter avec les Géorgiens de la situation dans leurs provinces indépendantistes, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, en proie presque quotidiennement à des violences dont elles imputent la responsabilité à la Géorgie, qui dément toute implication.
Trois policiers géorgiens et deux soldats abkhazes ont ainsi été blessés par balle au cours de heurts hier dans les gorges de Kodori, une zone contrôlée en partie par les séparatistes abkhazes et en partie par les forces géorgiennes.
Le déplacement en Géorgie de Mme Rice intervient dans un contexte d'attaques verbales de plus en plus virulentes de la part de Moscou à l'encontre du gouvernement américain.
Dernière illustration en date, la Russie a accusé hier dans un communiqué les États-Unis de «couvrir les provocations» en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Une réponse implicite à Mme Rice qui avait sévèrement critiqué, la veille, l'attitude de Moscou envers Tbilissi.
Les Géorgiens, par la voix de leur ministre des Affaires étrangères, Eka Tkechelachvili, ont à leur tour, quelques heures plus tard, reproché aux Russes de «délibérément provoquer l'escalade» en Abkhazie et en Ossétie du Sud.
Quant au secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, il a qualifié hier les accusations adressées par Moscou à Tbilissi de «rhétorique inutile».
Tout cela au lendemain de la menace de la Russie de réagir, en mettant en place de la technologie militaire, à un éventuel début de déploiement d'une défense antimissile américaine à proximité de son sol.
«Si, près de nos frontières, débute le déploiement réel d'un système de défense antimissile stratégique américain, alors nous serons obligés de réagir non pas de façon diplomatique, mais par des méthodes techniques militaires», a assuré le ministère des Affaires étrangères.
La signature mardi de l'accord entre les États-Unis et la République tchèque sur cette question «nous afflige beaucoup», a pour sa part indiqué hier au Japon le président russe, Dmitri Medvedev, ajoutant que son pays n'allait pas succomber à l'hystérie, mais réfléchir à des mesures de rétorsion.