Les alliés de l'OTAN sont offusqués - Robert Gates tente de se rattraper
Washington — Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a cherché à se rattraper hier auprès des alliés de l'OTAN en rendant un hommage appuyé aux troupes déployées dans le sud de l'Afghanistan après avoir émis des critiques à propos de leurs compétences, mal reçues par l'Alliance.
«Les forces alliées issues de la Grande-Bretagne, du Canada, des Pays-Bas, de l'Australie, du Danemark et d'ailleurs ont beaucoup de pain sur la planche et jouent un rôle important en Afghanistan», a déclaré le secrétaire à la Défense lors d'un point de presse avancé pour satisfaire les médias européens.M. Gates a néanmoins réaffirmé que «l'Alliance dans son ensemble» n'est «pas entraînée aux opérations de contre-insurrection, même si certains pays ont une expertise particulière et des succès dans ce domaine».
Le chef du Pentagone avait provoqué surprise et indignation auprès de certains alliés de l'OTAN en estimant, dans un entretien au Los Angeles Times publié mercredi, que les forces engagées dans le sud de l'Afghanistan, principalement composées de soldats britanniques, canadiens et néerlandais, n'étaient pas suffisamment préparées à combattre les insurgés talibans.
M. Gates avait comparé les difficultés de l'OTAN dans le sud, où se concentrent les plus durs des combats, avec les «progrès» que feraient, selon lui, les troupes américaines dans l'est.
Il s'est employé hier à dégonfler la polémique en jurant que ses critiques «étaient adressées à l'Alliance et non à des pays en particulier» ainsi qu'en vantant «la bravoure et le sacrifice» des forces de l'OTAN engagées dans le sud de l'Afghanistan, bastion des talibans.
Les troupes déployées en Afghanistan, «dont les Canadiens, les Britanniques, les Néerlandais, les Australiens et d'autres, essuient des pertes humaines alors qu'elles démontrent leur bravoure et leur talent au combat», a-t-il souligné.
«Les forces alliées de la Grande-Bretagne, du Canada, des Pays-Bas, de l'Australie, du Danemark et d'autres nations ont mis la main au pot et jouent un rôle fort et significatif en
Afghanistan», a-t-il fait valoir alors que les États-Unis réclament depuis des mois à leurs partenaires de l'OTAN d'augmenter leur contingent sur le terrain.
M. Gates a malgré tout réitéré ses critiques envers le manque de compétence de l'OTAN en matière de contre-insurrection. «Dans le passé, j'ai déjà fait remarquer que l'OTAN, en tant qu'institution, a des manques alors que l'Alliance passe d'une focalisation sur la guerre froide à un rôle d'intervention plus global», a-t-il dit.
Tout en se défendant de procéder à des comparaisons, M. Gates a malgré tout fait valoir que les États-Unis avaient «remporté des succès en matière de contre-insurrection dans l'est» de l'Afghanistan.
Outre les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada, les Pays-Bas, le Danemark, l'Estonie et la Roumanie ont déployé des troupes dans le sud de l'Afghanistan.