Le Pakistan au coeur du sommet du Commonwealth

Kampala — Suspendre ou non le Pakistan? Telle est la principale question posée au sommet du Commonwealth le week-end prochain à Kampala, la capitale ougandaise.

Invoquant principalement la lutte contre la menace islamiste mais également soucieux d'assurer la validation de sa réélection à la tête de l'État en octobre, le président Pervez Moucharraf a imposé le 3 novembre l'état d'urgence dans son pays.

Il y a neuf jours, le Commonwealth a menacé de suspendre l'adhésion du Pakistan si l'état d'urgence n'était pas levé avant le 22 novembre. Cette date butoir coïncide avec la réunion du Groupe d'action ministériel de l'organisation à la veille du sommet de Kampala, réunissant pendant trois jours ses dirigeants politiques.

Les 53 pays du Commonwealth, issus dans leur vaste majorité de l'ex-empire britannique, rassemblent un milliard huit cent mille personnes, plus d'un quart de la population du globe.

Moucharraf, qui ne sera pas présent à Kampala, vient d'assouplir les mesures d'état d'urgence et a libéré des milliers de détenus, mais ces initiatives semblent rester en deçà de ce qu'attendent ses partenaires.

Mercredi, Islamabad a demandé au Commonwealth de reporter sa décision au-delà du 22 novembre.

Mais le secrétaire général de l'organisation, le Néo-Zélandais Don McKinnon, a averti que le Pakistan était «en péril grave» de se faire sanctionner.

«Le Pakistan sera un des principaux dossiers du sommet. Nous avons dit à Moucharraf qu'il ne pouvait pas continuer à porter l'uniforme sans contrevenir aux principes du Commonwealth», a-t-il dit à des journalistes.

Une suspension de l'organisation aurait peu de conséquences pratiques mais permettrait

d'envoyer un message fort à un pays dont la conduite est jugée incompatible avec les règles démocratiques.

Le Pakistan avait été suspendu du Commonwealth en 1999, après le coup d'État qui avait amené Moucharraf au pouvoir, puis réintégré en 2004.

À voir en vidéo