Autorité palestinienne - Les grandes puissances veulent attendre et voir

Washington — Européens et Américains se sont accordés hier pour attendre les premières décisions du nouveau gouvernement palestinien afin de décider de l'attitude à adopter à son égard, regrettant qu'il n'ait pas formellement renoncé à la violence.

«Nous devons dire que ce gouvernement ne répond pas pleinement aux principes que le Quartette a si souvent énoncés», a déclaré le haut-représentant de l'Union européenne pour la politique extérieure, Javier Solana, à l'issue d'entretiens à Washington.

«Je ne vais pas tenter d'interpréter le sens de l'expression "droit à la résistance", mais je dois dire que cela ne sonne pas très bien quand quelqu'un parle de résistance sous toutes ses formes», a déclaré pour sa part la secrétaire d'État américaine, Condoleezza Rice. Elle s'exprimait au cours d'une conférence de presse commune avec M. Solana, la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, et le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, qui assure la présidence de l'UE.

L'UE et les États-Unis se sont donc accordés pour attendre les premières décisions du nouveau gouvernement palestinien avant de se prononcer définitivement, et l'UE a décidé de prolonger de trois mois son mécanisme international temporaire, qui lui permet d'envoyer une aide financière aux Palestiniens en contournant le gouvernement dirigé par le Hamas.

Si Européens et Américains s'accordent pour considérer le Hamas comme une organisation terroriste, l'UE apparaît désireuse de reprendre son aide envers le gouvernement palestinien, tandis que Washington a rappelé à plusieurs reprises les principes du Quartette, qui exige que le nouveau gouvernement reconnaisse d'abord le droit à l'existence d'Israël et les accords israélo-palestiniens passés, et qu'il renonce à la violence.

Le nouveau gouvernement palestinien paraît provoquer de rares divergences entre l'administration du président George W. Bush, qui a donné un nouveau signe d'infléchissement de sa politique étrangère en se déclarant prête à garder le contact avec certains responsables palestiniens, et le gouvernement israélien qui y est catégoriquement opposé.

Mme Rice se rend à la fin de la semaine dans la région pour de nouveaux efforts destinés à relancer le processus de paix israélien. Elle rencontrera M. Abbas.

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