Mexique - Calderón a prêté serment au milieu des protestations
Mexico — Le nouveau président du Mexique, Felipe Calderón, n'a pas reculé hier devant les menaces de la gauche et a prêté serment pour six ans devant le Congrès, au milieu des protestations dans l'enceinte parlementaire et dans les rues de Mexico. «Je jure de remplir ma fonction avec honneur et loyauté», a-t-il déclaré, répétant le texte officiel du serment.
Il a ensuite reçu l'é-charpe présidentielle des mains du président sortant Vicente Fox au milieu d'un grand désordre. Les partisans d'Andrés Manuel López Obrador, le candidat de la gauche qui ne reconnaît pas la courte victoire de Felipe Calderón le 2 juillet dernier, voulaient empêcher la cérémonie prévue par la Constitution.La cérémonie a été très courte, cinq minutes, mais a permis à Felipe Calderón de montrer son autorité et de marquer la différence avec son prédécesseur. Le 1er septembre dernier, la gauche, dans des circonstances similaires, avait empêché le président Fox de délivrer son message annuel depuis le Congrès.
Dans le palais de San Lazaro protégé à l'extérieur par des milliers de policiers, les parlementaires du Parti action nationale (PAN) occupaient la tribune pour protéger le nouveau président alors que les parlementaires du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche) criaient et protestaient, y compris durant l'hymne national.
Le serment a été prononcé alors que tous les hôtes étrangers, plus d'une centaine d'invités, dont une dizaine de chefs d'État et de gouvernement, n'étaient pas arrivés au Congrès. On notait la présence de l'ancien président américain George H. Bush et du gouverneur de Californie, l'acteur Arnold Schwarzenegger.
Plus tôt, parlementaires de gauche et de droite avaient échangé des coups devant les caméras de télévision et en présence de centaines de journalistes.
Dans les rues de la capitale, une manifestation de dizaines de milliers de partisans avec à sa tête Andrés Manuel López Obrador se dirigeait vers l'auditorium national où le président mexicain devait s'adresser à la nation. «Nous sommes ici pour protester contre la fraude électorale du 2 juillet», avait-il lancé dans un discours prononcé sur le Zocalo, la place centrale de Mexico. «Ils ont violé la Constitution, piétiné la dignité des Mexicains, n'ont pas respecté la volonté du peuple, imposé un coup d'État, générant l'instabilité politique», a-t-il affirmé.
Felipe Calderón avait devancé son serment devant le Congrès par une cérémonie inédite dans l'histoire du Mexique. Hier à minuit, heure locale, devant les caméras de télévision, il a inauguré son mandat de six ans en recevant le drapeau national des mains du président sortant Vicente Fox à Los Pinos, la résidence officielle du président mexicain.