Tribunal pénal international - Le commandant du siège de Sarajevo est condamné à la prison à vie
La Haye — La chambre d'appel du Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie a prononcé la plus lourde peine de son histoire hier en condamnant Stanislav Galic, commandant des forces serbes bosniaques pendant le siège de Sarajevo (1992-94), à la prison à vie pour «terreur contre la population civile».
«La chambre d'appel [...] rejette la sentence de 20 ans [prononcée en première instance] et condamne M. Galic à la prison à vie», a déclaré Fausto Pocar, le juge qui présidait la séance, en lisant les attendus du jugement.Stanislav Galic, livide et les traits tirés, a écouté sans mouvement cette sentence historique pour le TPI puisque c'est la première fois que le tribunal a condamné, de façon définitive et sans appel possible, un prévenu à la peine la plus lourde prévue par ses statuts.
Le général Galic, 63 ans, commandait entre septembre 1992 et août 1994 le corps Romanija (SRK) des forces militaires serbes, l'unité qui encerclait Sarajevo et la bombardait des hauteurs alentours. Il est le premier suspect du TPI à avoir été jugé pour le siège de cette ville.
La première condamnation prononcée en décembre 2003 «était si déraisonnable et tout à fait injuste [...] qu'elle sous-estimait la gravité de la conduite criminelle de Galic», a estimé la chambre d'appel, donnant raison à l'accusation qui avait réclamé la perpétuité à son encontre et avait fait appel dans ce but.
«La chambre de première instance s'est appuyée sur une pléthore de preuves pour démontrer que la terrorisation de la population civile était l'objectif premier de la campagne de bombardement et des tireurs embusqués» qu'il commandait, a encore estimé la chambre d'appel.
Les bombardements et les tirs dirigés sur la ville et ses habitants par le SRK ont fait 11 700 morts, dont plus de 1500 enfants, d'après des chiffres fournis par le Comité Helsinki pour les droits de l'homme.