Londres et Dublin s'entendent au sujet de l'Ulster

Saint-Andrews — Londres et Dublin ont présenté hier leur propre plan pour relancer les institutions biconfessionnelles d'Ulster, faute d'avoir réussi à obtenir un accord sur la question entre les différents mouvements de la province, à l'issue de trois jours de négociations à Saint-Andrews, en Écosse.

Les deux principaux partis, le Parti unioniste démocratique (DUP) et le Sinn Féin (nationaliste), s'opposaient toujours sur deux sujets: le DUP refuse de partager le pouvoir avec le Sinn Féin et ce dernier n'est pas disposé à reconnaître pleinement la légitimité de la police nord-irlandaise.

«Je pense que nous avons ici une possibilité de sortir de l'impasse», a déclaré le premier ministre britannique, Tony Blair, qui a refusé de donner les détails des propositions présentées par son gouvernement et celui d'Irlande.

Si les deux camps acceptent ce plan, les institutions autonomes nord-irlandaises pourraient être relancées et la province dotée d'un exécutif d'ici mars 2007, a précisé Blair. Dans le cas contraire, Londres prononcera la fermeture de l'Assemblée régionale nord-irlandaise et continuera de gérer depuis Westminster les affaires nord-irlandaises, en sollicitant certains avis de Dublin. Les différents partis doivent désormais soumettre les propositions avancées par Londres et Dublin à leur base et rendre leur décision avant le 10 novembre.

L'Assemblée régionale nord-irlandaise a été mise en place en vertu des accords du Vendredi saint signés en 1998, lesquels ont mis fin à 30 ans de violences entre la majorité protestante, souhaitant le maintien de l'Irlande du Nord dans le giron britannique, et la minorité catholique, qui défend l'unification de l'île.

Suspendue en 2002 en raison d'une affaire d'espionnage impliquant l'Armée républicaine irlandaise (IRA), elle n'avait jamais vraiment pleinement fonctionné en raison de la méfiance persistante entre les deux communautés, due au fait que l'IRA n'ait pas désarmé et à la montée en puissance des faucons dans les deux camps.

Londres et Dublin ont accueilli avec optimisme l'engagement pris l'an passé par l'IRA de renoncer à la violence, auquel il s'est tenu, selon l'organisme chargé de surveiller le respect de la trêve en Ulster.

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