L'Assemblée générale confirme le choix de Ban Ki-moon
New York — Le ministre des Affaires étrangères sud-coréen, Ban Ki-moon, a été élu hier au poste diplomatique le plus prestigieux du monde, celui de secrétaire général des Nations unies, où il succédera le 1er janvier à Kofi Annan.
M. Ban, 62 ans, a été élu par acclamation — c'est-à-dire à l'unanimité et sans vote — par l'Assemblée générale de l'organisation mondiale pour un mandat de cinq ans, jusqu'au 31 décembre 2011. M. Annan, 68 ans, d'origine ghanéenne, quitte son poste fin décembre après avoir accompli deux mandats.M. Ban sera le huitième secrétaire général depuis la création de l'ONU, en 1945. Il sera le second Asiatique à occuper ce poste, après le Birman U Thant (1961-71).
M. Annan a félicité son futur successeur, qu'il a défini comme «un homme à l'esprit réellement global», doté de «qualifications exceptionnelles». «Je suis ravi que votre élection se soit déroulée de cette façon — rapidement et clairement», a-t-il dit à l'adresse de M. Ban.
Il a rappelé les paroles prononcées il y a plus de 50 ans par le premier secrétaire général des Nations unies, le Norvégien Trygve Lie, à l'adresse de son successeur suédois Dag Hammarskjold: «Vous héritez de la tâche la plus difficile qui soit au monde.» «Même si c'est peut-être vrai, je dirais: c'est aussi le meilleur métier possible», a dit M. Annan.
Diplomate de carrière au talent reconnu de faiseur de compromis, M. Ban, qui devait à son tour s'adresser à l'Assemblée générale, s'était déclaré «ravi» mais «accablé par la responsabilité» il y a quelques semaines, une fois que le succès de sa candidature ne faisait plus de doute. Son élection survient en pleine crise provoquée par l'annonce par la Corée du Nord qu'elle a effectué un essai nucléaire. M. Ban s'est déclaré prêt à se rendre à Pyongyang afin de dénouer la crise en sa qualité de ministre des Affaires étrangères.
Le Conseil de sécurité avait recommandé lundi l'élection de M. Ban à l'issue d'un processus de sélection de plusieurs mois. Le diplomate sud-coréen avait émergé d'un groupe de sept candidats, pour la plupart originaires d'Asie.
Après l'Afrique qui l'a détenu 15 ans (Boutros Boutros-Ghali pendant un mandat, puis M. Annan pendant deux mandats), le poste devait revenir à l'Asie en vertu d'un principe (non écrit) de rotation géographique.