Les Tamouls infligent de lourdes pertes à l'armée Sri-lankaise

Colombo — Le Sri Lanka a essuyé sa plus grosse perte de soldats depuis 2002 — avec au moins 129 militaires tués — dans une offensive contre la rébellion tamoule qui a tourné à la débâcle mercredi, compromettant la reprise des négociations de paix prévue fin octobre.

En plus de la mort de 129 soldats, le ministère de la Défense a reconnu hier que 515 militaires avaient été blessés la veille après six heures de combats sanglants contre les rebelles tamouls dans la péninsule de Jaffna (400 km au nord de Colombo).

Les autorités ont revendiqué la mort de 200 guérilleros des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE). Mais les Tigres ont nié cette information, affirmant n'avoir perdu que dix hommes.

Les Tamouls ont remis hier au Comité international de la Croix-Rouge les corps de 74 soldats sri-lankais, a indiqué un responsable de la Croix-Rouge.

Le ministère de la Défense a accusé les Tigres d'avoir capturé une compagnie d'infanterie de 78 soldats et de les avoir tués «en violation de toutes les règles des conventions de Genève».

Les Tigres, eux, ont assuré avoir tué 120 soldats sri-lankais, blessé 400 autres et récupéré 75 corps de leurs ennemis, selon leur site Internet, qui a diffusé des images de cadavres. Colombo et les LTTE sont coutumiers des bilans contradictoires et invérifiables.

Mercredi, à l'aube, des troupes sri-lankaises au sol, épaulées par des avions de chasse et des vedettes, avaient lancé une attaque d'envergure en territoire rebelle. Mais les militaires ont buté sur une résistance farouche des Tigres.

Des responsables du ministère de la Défense ont reconnu la «débâcle». Il s'agit, d'après eux, du pire bilan depuis la trêve signée le 23 février 2002 entre Colombo et les LTTE.

Les troupes sri-lankaises ont sous-estimé la force des Tigres dans le nord de l'île, dont ils contrôlent de facto une partie, a jugé l'analyste Namal Perera.

Plus important, ce carnage douche les espoirs de paix au Sri Lanka après un accord annoncé mardi pour rouvrir des pourparlers le 28 octobre en Suisse, sous l'égide du pays médiateur, la Norvège.

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