La guerre en Irak serait responsable de 655 000 morts
Des experts américains et irakiens en santé publique estiment que 655 000 décès sont directement imputables à l'invasion américano-britannique de mars 2003 et à la situation qui prévaut depuis en Irak.
La méthodologie employée par ces chercheurs de l'école de santé publique américaine Johns Hopkins Bloomberg ne repose pas sur un décompte des corps enregistrés dans les morgues ou signalés dans les bilans officiels mais sur des entretiens avec des ménages irakiens. L'objectif est de déterminer la surmortalité due à la guerre et aux violences en Irak.«Nous estimons que l'invasion par la coalition le 18 mars 2003 a eu pour conséquence la mort de 655 000 Irakiens de plus que la mortalité normale», affirme Gilbert Burnham, de l'école de santé publique Johns Hopkins Bloomberg.
À Washington, George W. Bush a déclaré que cette étude ne lui paraissait pas crédible. «Cette méthodologie est plutôt discréditée», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche.
Le gouvernement irakien, qui évoque un bilan de 40 000 morts depuis mars 2003, a pour sa part jugé qu'il était impossible de croire les conclusions de cette enquête.
Publiée par le journal médical The Lancet sur son site Internet, l'étude calcule que le taux de mortalité en Irak est désormais 2,5 fois supérieur à ce qu'il était avant la guerre, quand les statistiques démographiques officielles faisaient état de 143 000 décès par an.
L'étude est une actualisation d'une publication qui avait fait grand bruit en indiquant que près de 100 000 personnes avaient péri en raison du conflit entre mars 2003 et septembre 2004.