Blocage entre le Fatah et le Hamas - Doha relance les discussions entre Palestiniens

Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, hier à Gaza.
Photo: Agence Reuters Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, hier à Gaza.

Gaza — Le ministre qatari des Affaires étrangères, Hamad ben Djassim ben Djar al-Sani, a entamé hier une médiation entre le Hamas et le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas.

Les deux parties ont annoncé en septembre leur intention de former un gouvernement d'union nationale, mais cette initiative achoppe sur le refus du mouvement intégriste de reconnaître l'État d'Israël.

Après une première entrevue avec Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas, qui vit en exil à Damas, le chef de la diplomatie qatarie s'est rendu à Gaza où il a rencontré tour à tour Ismaïl Haniyeh, chef du gouvernement formé en mars par le mouvement islamiste, et Mahmoud Abbas.

«Rien n'est perdu. Nous sommes toujours sur les rails», a affirmé celui-ci, après avoir annoncé la semaine dernière l'échec des discussions en vue de la formation de ce gouvernement d'union, dont la mise en place pourrait entraîner la reprise de l'aide occidentale suspendue après l'arrivée du Hamas au affaires, en mars.

L'embargo a plongé les territoires palestiniens dans une grave crise financière qui exacerbe les rivalités et la lutte pour le pouvoir que se livrent le Fatah et le mouvement radical. D'une gravité sans précédent depuis 1994 et la création de l'Autorité palestinienne, les affrontements nés de cette rivalité ont coûté la vie à 15 personnes depuis la rupture des discussions sur le gouvernement d'union.

Cabinet de techniciens

L'émissaire de Doha a notamment proposé la mise sur pied d'un cabinet de techniciens et une rencontre entre Abbas et Méchaal, a-t-on appris de sources palestiniennes.

«Une proposition qatarie a été avancée pour surmonter les divergences palestiniennes. Nous ne pouvons évoquer les détails, mais le Hamas s'est engagé en faveur d'un gouvernement d'union», a par ailleurs confié un haut responsable du mouvement interrogé par Reuters.

Le principal obstacle reste le refus du Hamas de participer à une administration qui reconnaîtrait l'existence d'Israël et dénoncerait le recours à la violence. «Les Qataris s'efforcent de trouver une solution sur le sujet. Le Hamas pense qu'Abbas est également sous pression et considère ses dernières initiatives comme une tentative de coup d'État», a souligné un responsable politique palestinien qui a requis l'anonymat.

Selon l'un de ses collaborateurs, le président de l'Autorité convoquera des élections anticipées si le Hamas, qui lui conteste ce pouvoir, continue à s'opposer à la formation du gouvernement d'union.

Tout accord devra être fondé sur le «plan des détenus», souligne quant à lui le Hamas. Le document, élaboré par des responsables palestiniens qui purgent des peines de prison en Israël, a été approuvé en juin par la formation radicale moyennant quelques amendements.

Il prône la reprise des négociations avec l'État juif et le retrait des territoires occupés depuis 1967, ainsi que la poursuite de la «résistance» par des moyens pacifiques et, donc, la création d'un gouvernement d'union.

À voir en vidéo