Castro et McNamara évoquent la crise des missiles de 1962

La Havane - Une conférence réunissant des responsables américains, cubains et russes, consacrée à la crise des missiles d'octobre 1962, qui au plus fort de la guerre froide mit le monde au bord de l'abîme nucléaire, s'est ouverte hier à La Havane.

Le président Fidel Castro, le ministre des Affaires étrangères cubain Felipe Perez Roque et une importante délégation américaine comprenant notamment d'anciens membres de l'administration Kennedy, dont l'ancien secrétaire à la Défense Robert McNamara et l'ancien conseiller et historien Arthur Schlesinger, ont participé à l'inauguration des travaux.

«Durant de nombreuses années, j'ai considéré la crise des missiles de Cuba comme la crise de politique étrangère la mieux gérée de ces 50 dernières années», a notamment déclaré M. McNamara, 86 ans. «Je crois toujours que les choix du président Kennedy dans les moments décisifs de la crise ont aidé à prévenir une guerre nucléaire, a ajouté l'ancien secrétaire à la Défense. Mais je crois que quelle que soit la manière habile avec laquelle la crise a été gérée, la chance a aussi joué un rôle significatif pour éviter d'un cheveu une guerre nucléaire», a-t-il dit.

Des chercheurs et des experts militaires, de même que Ethel Kennedy, veuve de Robert Kennedy, participent à la conférence intitulée «La crise d'octobre: une vision politique 40 ans après», qui doit durer jusqu'à demain. Des milliers de pages de documents officiels déclassifiés provenant de Washington, de Moscou et de La Havane seront également présentés lors de la conférence, documents qui devraient permettre de «guider les débats et de réfléchir» sur les événements d'il y a 40 ans, selon le vice-président cubain, Jose Ramon Fernandez. La crise d'octobre, considérée comme un des épisodes les plus dramatiques de la guerre froide, déboucha sur un bras de fer de 13 jours entre les États-Unis et l'Union soviétique, après la découverte par Washington de missiles balistiques soviétiques sur le territoire cubain menaçant l'Amérique. L'Union soviétique finit par retirer les missiles de Cuba dans un pacte conclu entre John Kennedy et Nikita Khrouchtchev sans consulter Castro.

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