Somalie - Nouvelle vague de violence à Mogadiscio

Prise d’un hôtel par une milice islamique
Photo: Agence Reuters Prise d’un hôtel par une milice islamique

Mogadiscio — Des combats entre milices rivales faisaient rage hier à Mogadiscio, où ils ont fait une cinquantaine de morts supplémentaires, terrorisant la population de la capitale somalienne, rapportent des témoins.

Munis de mortiers, d'armes antiaériennes, de grenades et d'autres armes à feu, les belligérants ont porté les combats dans le sud de la ville. Des milices islamistes soutenues par les tribunaux islamiques s'y mesurent aux forces des chefs de guerre regroupés au sein d'une Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme (ARPCT).

«Je suis certain que 50 personnes sont mortes, et on ne peut pas dénombrer les blessés parce que les obus de mortier et les roquettes explosent partout», a déclaré Ali Nour, un membre de l'alliance de milices, lui-même blessé dans les combats et contacté par téléphone par Reuters à sa sortie de l'hôpital.

Hier après-midi, les combats avaient cessé dans le secteur du Kilomètre Quatre, qui a vu le plus gros des affrontements, mais ils se poursuivaient dans les quartiers de Galgato et de Dayniile.

Les combats pour le contrôle de la capitale n'ont pratiquement pas cessé depuis le début de l'année et ont fait à ce jour au moins 290 morts.

Les affrontements concernaient jusqu'à présent principalement le nord de la ville, mais ils gagnent désormais l'ensemble de Mogadiscio. Les deux camps se rejettent la responsabilité de leur déclenchement.

Le gouvernement provisoire de Somalie, qui est dans l'incapacité d'imposer son autorité dans la capitale, a accepté le déploiement d'une force internationale de maintien de la paix dans ce pays plongé dans l'anarchie depuis 15 ans.

La décision a été prise dimanche par les 34 membres du cabinet présents à Baïdoa, dans le sud du pays, où sont regroupées les institutions transitoires.

Les huit autres ministres, dont quatre chefs de guerre actuellement en lutte dans Mogadiscio, ont marqué leur opposition à ce «plan de sécurité nationale» en boycottant le conseil des ministres.

Le plan, qui doit encore être avalisé par le Conseil de sécurité des Nations unies ainsi que par le Parlement somalien, autorise le déploiement de soldats du Soudan et de l'Ouganda.

La Somalie n'a plus de pouvoir central depuis le renversement de la dictature de Mohamed Siad Barre, en 1991.

Les milices islamistes accusent l'Alliance d'être soutenue financièrement par les États-Unis, une thèse largement répandue en Somalie et accréditée par certains experts.

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