La magie d'Harry Potter opère de nouveau

Les millions de fans d'Harry Potter qui se sont rués sur les librairies pour se procurer ses nouvelles aventures samedi dernier ne seront pas déçus. En effet, l'auteure J. K. Rowling offre aux lecteurs des aventures du jeune magicien l'un de ses meilleurs romans, sinon le meilleur des six tomes parus jusqu'à maintenant, avec Harry Potter and the Half-Blood Prince.
La romancière J. K. Rowling démontre dans Harry Potter and the Half-Blood Prince sa totale maîtrise du monde parallèle qu'elle a créé en donnant naissance à son personnage fétiche; en effet, on sent bien qu'il n'y a aucune improvisation dans le déroulement des aventures du jeune sorcier, mais qu'au contraire, comme elle l'a maintes fois répété, J. K. Rowling avait dès le départ conçu un canevas relativement précis des sept tomes de cette saga, qui connaîtra son dénouement final dans le prochain roman dont, rappelons-le, le dernier chapitre est déjà écrit.En effet, on trouve dans ce sixième tome des réponses à diverses questions suscitées par les tomes précédents, dont les principales sont certainement «Qui est lord Voldemort?» et «Pourquoi voue-t-il une haine aussi féroce au jeune Harry?»; à ce titre, la prophétie révélée dans le cinquième tome est ici expliquée et on découvre, avec Harry, les origines du sorcier le plus détesté de l'univers... du moins de l'univers terrestre.
Si elle apporte des réponses à plusieurs questions, J. K. Rowling bouleverse aussi quelques habitudes chez ses lecteurs; ainsi, au lieu que le premier chapitre commence alors qu'Harry est en vacances chez son oncle et sa tante Dursley pour l'été, cette fois on y relate une rencontre au sommet entre le premier ministre des Moldus et le ministre de la Magie puisque la guerre sans merci que se livrent les forces du Bien et du Mal chez les sorciers a des répercussions désastreuses pour les non-sorciers. Un deuxième chapitre, aussi hors norme par rapport aux tomes précédents, nous révèle ensuite d'où viendront les principales menaces qui planeront sur la tête du jeune Harry durant sa prochaine année à Hogwarts (ou Poudlard)... Ce n'est donc qu'à la page 42, après cette entrée en matière qui met la table pour ce qui est à venir, qu'on retrouve notre héros préféré, tout surpris d'apprendre que le professeur Dumbledore doit venir le chercher pour le conduire en lieu sûr avant le début de la nouvelle année scolaire.
Cette année scolaire, en principe son avant-dernière, sera marquée pour Harry par des leçons privées avec Dumbledore ainsi que par quelques émois amoureux dont seront victimes Harry lui-même ainsi que ses grands amis Ron et Hermione. Quant au «prince de sang-mêlé» dont il est question dans le titre, il faudra attendre la page 183 pour que son nom apparaisse pour la première fois et la page 593 pour connaître sa véritable identité. Entre-temps, les lecteurs auront eu bien des frissons et auront probablement versé quelques larmes lors de la mort extrêmement tragique de l'un de leurs personnages préférés...
Ce n'est pas, à proprement parler, un «livre pour enfants» que ce sixième tome des aventures d'Harry Potter. En effet, les événements qui y sont décrits et les explications qui sont fournies par J. K. Rowling sur la personnalité et les motifs de lord Voldemort sont parfois extrêmement complexes et souvent très troublants. Il y est ainsi question de «fractionnement de l'âme», d'immortalité, de la peur qu'ont les tyrans des peuples qu'ils oppriment et autres sujets qu'on peut difficilement qualifier d'enfantins. Mais l'auteure elle-même nous avait prévenus, en nous disant qu'au fur et à mesure que son héros vieillirait, et il a maintenant 16 ans, les thématiques abordées et la manière de les traiter gagneraient en maturité. À nous, en tant que lecteurs et parents, d'être vigilants!
Collaboratrice du Devoir