La vie des gens riches et célèbres est toujours exaltante, c'est bien connu. Et pour une quatrième fois, la délicieuse héritière Moréa Doloniac, personnage fictif sorti tout droit de l'imagination du bédéiste montréalais Thierry Labrosse, vient le prouver. En quelques explosions, une tentation charnelle refrénée, un complot économique, des poursuites en voitures volantes et des galbes toujours aussi inspirants qui viennent habiter le tome 4 de ses aventures, baptisé Un parfum d'éternité (Soleil Éditions).

La recette est connue. Elle est simpliste aussi mais agit toujours avec autant d'efficacité. Gentille représentante des Dragons, ces immortels luttant contre les méchants Anges (comme c'est original!), la présidente de la mégamultinationale DWC doit composer avec des attentats qui mettront à mal la santé financière de son empire. Des attentats au Tharotex, un puissant explosif, laissant présager les pires intentions des hommes — ou peut-être femmes — derrière la destruction du siège social de la Doloniac World Company situé dans un Cuba futuriste intrigant.

Avec une prémisse pareille, inutile d'attendre la surprise au coin de la case. Comme dans les chapitres précédents, la belle y expose ses formes, son goût de l'aventure, son côté batailleur et sa capacité déconcertante à toujours se mettre dans de mauvais draps. Ses acolytes en feront tout autant, guidés par un scénario prévisible nullement épicé, concocté par le duo Arleston (Christophe de son prénom) et Latil (Dom pour les intimes).

Légère, cette quatrième mouture de Moréa, l'idole des jeunes dessinée depuis un atelier du Plateau Mont-Royal — et prochainement de Rosemont — pour la maison d'édition française Soleil, l'est sans l'ombre d'un doute, tirant dans l'ordre et le désordre sur toutes les ficelles capables de faire vibrer l'amateur de ce genre de bédé. Il est donc question de puissance, de domination, de richesse, de justice, de machisme, de jeunes Asiatiques sans culottes et de champagne en flûte. Un cocktail amusant qui atteint facilement ses objectifs. Sans lasser. Pour le moment du moins.

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Moréa - Un parfum d'éternité

Labrosse, Arleston et Latil

Soleil éditions

2005, 48 pages