La rentrée en cases

Ce n’est pas parce que l’été semble s’étirer comme un caramel mou que nous devons négliger pour autant la rentrée ! Et, selon ce que nous pouvons constater, cet automne sera bon pour la bande dessinée, le genre nous offrant une saison sous le signe de l’éclectisme.
Dédé
Christian Quesnel
Un titre de la rentrée risque fort de susciter les discussions. L’excellent Christian Quesnel (à qui l’on doit, entre autres, les dessins des albums Mégantic. Un train dans la nuit et La cité oblique) aurait réussi l’impensable : raconter en bédé la vie de Dédé Fortin en s’assurant la collaboration de son entourage sans édulcorer quoi que ce soit pour ne déplaire à personne. Bref, on nous promet un ouvrage honnête, sensible et, d’après ce que nous avons pu constater pour avoir eu la chance de poser les yeux sur quelques planches, magnifiquement dessiné. Ce qui n’est évidemment pas surprenant, puisque nous savons que Quesnel est capable de faire à la fois dans le détail et l’expressionnisme. L’album sera disponible quelques jours avant le 61e anniversaire du chanteur. Vous dire si on a hâte !
Libre Expression, 13 novembre
La fiancée
Éléonore Goldberg
Née en France, bien installée à Montréal après des études en arts visuels et en cinéma d’animation, l’autrice Éléonore Goldberg, qui fait autant dans l’animation que dans la bédé, s’est attaquée, avec La fiancée, à une relecture féministe d’un classique du théâtre yiddish, Le dibbouk. L’action se déroule au XIXe siècle dans une petite ville juive, située en Ukraine, et raconte l’histoire de Léa, jeune fille amoureuse d’un jeune étudiant doué, mais qui a été promise par son pèreà un homme qu’elle n’a jamais rencontré. Et, pour en ajouter une couche, voilà que Léa se retrouve possédée par un dibbouk, un esprit qui se manifeste lorsque quelqu’un a commis une mauvaise action. Voilà donc un récit qui pique notre curiosité.
Mécanique générale, le 3 octobre
Arthur Leclair, projectionniste ambulant
Normand Grégoire et Richard Vallerand
Aujourd’hui facilement accessible à l’aide d’une souris ou d’une télécommande, le cinéma fit un temps office de curiosité scientifique dont il fallait faire la démonstration en le trimballant de ville en ville, tel un divertissement circassien qui s’installait quelques jours, avec tambours et trompettes ! C’est ce que raconte cet album qui s’intéresse à la vie d’Arthur Leclair, qui, deux ans après la première projection publique des frères Lumière à Paris, en 1895, fit partie de cette cohorte de projectionnistes ambulants qui s’étaient donné pour mission de présenter des films partout dans les villes québécoises de plus de 2000 habitants. Et, bien évidemment, on pense immédiatement au classique J.A. Martin, photographe (1977), de Jean Beaudin, qui raconte un peu la même chose du point de vue de la photographie. Scénarisé par Normand Grégoire, à qui l’on doit l’adaptation en bande dessinée de La Petite Patrie de Claude Jasmin,l’album est illustré par Richard Vallerand, qui signait les dessins d’Automne rouge en 2017.
La Pastèque, le 21 septembre
À lire aussi
Nos textes de la Rentrée littéraire automne 2023Le retour de Lagaffe
Delaf
Après avoir fait les frais d’une saga judiciaire maintenant réglée, saga ayant opposé Isabelle Franquin (fille d’André Franquin, décédé en 1997, créateur du personnage de Gaston Lagaffe) aux éditions Dupuis concernant le droit de publier, ou non, de nouvelles aventures de Gaston, voilà que le Québécois Delaf (Marc Delafontaine, cocréateur de la série Les Nombrils) pourra enfin nous présenter sa version du plus célèbre gaffeur paresseux. Nous sommes soulagés pour Delaf, qui s’est retrouvé bien malgré lui au coeur de tout ça, et nous avons bien hâte de pouvoir enfin voir le fruit de son travail, intitulé Le retour de Lagaffe.
Dupuis, le 22 novembre
Mourir pour la cause
Chris Oliveros
Nous sommes aussi très curieux de lire, dans une traduction française signée Alexandre Fontaine Rousseau, l’album Mourir pour la cause, du fondateur des éditions Drawn & Quarterly, Chris Oliveros. Cet album, qui raconte la montée du FLQ durant les années 1960, prend la forme d’un faux documentaire de la CBC qui aurait été perdu peu après son tournage, en 1975.
Pow Pow, le 11 octobre