«Felis Silvestris», Anouk Lejczyk

« — Et ta soeur, elle en est où, elle fait quoi ? / — Oh, ma soeur, elle prend un peu l’air. » Alors qu’elle erre d’un lieu à l’autre, loin des siens, sans attache, une jeune femme se voit contrainte de donner des nouvelles de sa soeur aînée, partie vivre en forêt. Elle imagine alors un dialogue avec l’absente, à qui elle invente un destin au sein d’une bande de militants écologistes. Premier roman d’Anouk Lejczyk, paru d’abord l’an dernier en France aux Éditions du Panseur, Felis Silvestris (« chat sauvage » en latin) rappelle par sa plume singulière, son souffle lyrique et sa sensualité envoûtante les univers de Gabrielle Filteau-Chiba (Sauvagines, XYX, 2019) et d’Audrée Wilhelmy (Le corps des bêtes, Leméac, 2017). Évoquant également la pensée, l’oeuvre et la vie de Henry David Thoreau, ce court roman hypnotique, parfois déroutant, célèbre la force des liens familiaux autant que celle des rapports entre l’humain et la nature, sans oublier pour autant d’y apporter un regard critique lucide et acéré.