«François Ricard. La littérature comme amitié», L’Atelier du roman

Professeur de littérature à McGill de 1971 à 2010, essayiste mordant et lucide (La génération lyrique, Le dernier après-midi d’Agnès, La littérature malgré tout), directeur pendant près de 40 ans de la collection « Papiers collés » chez Boréal, biographe de Gabrielle Roy, lecteur clairvoyant et ami de Milan Kundera dont il a postfacé chacun des romans parus en poche, François Ricard a tiré sa révérence en février 2022. Rien d’étonnant à ce que la revue L’Atelier du roman, dont ce discret poids lourd des lettres québécoises était un collaborateur fidèle, lui consacre son dernier numéro. D’André Major à Lakis Proguidis, d’Isabelle Daunais au romancier grec Yannis Kiourtsakis, amis et collègues sont venus en nombre souligner la modestie proverbiale, le « réalisme inflexible » et le « verbe bien tempéré » de ce grand critique. Lui qui, comme l’écrivait Kundera en 1985 dans sa préface à La littérature contre elle-même, habitait « le roman mondial comme on habite une maison ».