Nelly Desmarais remporte le prix Émile-Nelligan

C’est un départ en force pour la carrière de poète de Nelly Desmarais, qui a remporté lundi soir le prix Émile-Nelligan pour son premier recueil, Marche à voix basse. Le jury a aussi salué le travail de deux autres auteurs ayant publié un nouvel ouvrage l’an dernier.
Mme Desmarais remporte ainsi une somme de 7500 $ pour ce recueil publié l’an dernier par la maison d’édition Le Quartanier. Le prix Émile-Nelligan, créé en 1979, vise à saluer le travail de poètes émergents de moins de 35 ans.
L’ouvrage transporte ses lecteurs dans le quotidien de l’autrice, une habitante du quartier Hochelaga-Maisonneuve. C’est dans ce secteur qu’elle s’est remise d’une rupture amoureuse douloureuse, au fil de rencontres enrichissantes, qui lui ont permis de repartir à neuf. C’est aussi dans une ruelle de ce quartier qu’elle a subi une agression, dont elle s’est relevée péniblement.
Ce mélange de beauté et de douleur a pris la forme d’une prose élégante, qui a séduit le jury de la Fondation Émile-Nelligan, composé de trois autrices de renom. « C’est la rencontre d’un parcours sentimental avec un lieu, des gens, et la rencontre de la douleur, de l’intime, qui vient aussi d’un événement dans Hochelaga. C’est un croisement de tensions, d’émotion et de calme qui s’installe temporairement », résume la présidente du jury, Nicole Brossard, en entrevue au Devoir.
Le jury a également salué le travail de deux autres finalistes, qui ont remporté 500 $ dans le cadre d’une cérémonie lundi soir à la Grande Bibliothèque de Montréal.
Le Montréalais Frédéric Dumont, qui avait reçu le prix Félix-Antoine-Savard en 2016, a ainsi été salué pour Chambre minimum, publié aux éditions Les Herbes rouges. Le recueil se penche sur plusieurs questions de société indémodables, comme l’individualisme et les rapports de classe, mais aussi sur les effets de la crise sanitaire sur nos rapports sociaux. Le livre aborde ainsi « ce que c’est de vivre dans un présent contaminé par le renouveau, l’incertitude, le vrai et le faux. Les émotions les plus difficiles à vivre, ce sont celles du XXIe siècle, donc il faut dessiner son propre espoir », relève Nicole Brossard, elle-même poète.
Andréane Frenette-Vallières complète la liste avec son troisième livre, Tu choisiras les montagnes, publié par la maison d’édition Le Noroît. L’essai poétique offre un dialogue entre les études féministes et l’amour de la nature de son autrice, qui avait notamment remporté le prix Félix-Leclerc de poésie en 2019.