Scali, Beaulieu et Marcoux finalistes au Prix France-Québec

Le roman L’île sans pont (XYZ), de Yannick Marcoux, fait partie des trois romans finalistes du prix France-Québec 2023. Le collègue et critique littéraire au Devoir se retrouve ainsi en lice aux côtés d’Alain Beaulieu, pour Le refuge (Druide), et de Dominique Scali, avec Les marins ne savent pas nager (La Peuplade). Par cette sélection, d’un tout autre ton de celle de l’an dernier qui avait créé un tollé dans le milieu littéraire québécois, le prix France-Québec semble vouloir redorer son autorité littéraire.
Le magazine Les Libraires a écrit de L’Île sans pont que « tout au cours de cette histoire où un homme doit rentrer du large pour mieux poursuivre sa lignée, le mot est juste, les réflexions sont adroites, les sentiments vrais ». Ce deuxième livre de Yannick Marcoux suit le recueil de poésie L’horizon des phares (Hamac, 2021).
Les marins ne savent pas nager, de Dominique Scali, faisait partie, plus tôt cette année, des finalistes du Prix des collégiens, qui a finalement été remporté par Mélasse de fantaisie (La Mèche), de Francis Ouellette. Du dernier opus de Mme Scali, Christian Desmeules soulignait en nos pages l’imagination et la remarquable maîtrise.
Ce second roman de l’autrice, de plus de 700 pages, plonge « dans une sorte de 18e siècle « alternatif », sur Ys, une île pas du tout paradisiaque perdue au milieu de l’Atlantique Nord, à égale distance de l’Europe et de l’Amérique. »
Le refuge, pour sa part, est le douzième roman de l’écrivain de Québec Alain Beaulieu, au parcours constant et maintenant de long cours. M. Beaulieu a vu certains de ses livres précédents être nommés comme finalistes à des prix littéraires (France-Québec, Gouverneur général) sans jamais avoir encore remporté la palme.
« Tout en respectant les codes du roman policier, Le Refuge déploie des questions existentielles », notait le magazine Lettres québécoises, soulignant sa portée sociale.
Cette sélection de finalistes prête peu le flanc à la critique.
Ces dernières années, le prix France-Québec a perdu de son lustre, en plus de vivre des fluctuations dans sa gouvernance. En 2019, le brouillard qui entourait la sélection des finalistes — ils étaient alors huit — avait agacé des acteurs du milieu littéraire québécois. La présélection du prix se faisait davantage « à la française », avait-on alors compris, sans réels critères établis et davantage par coups de coeur d’une seule lectrice.
L’an dernier, rebelote : Les trois finalistes n’avaient pas été remarqués ni par la critique ni par les libraires. Ils semblaient surtout démontrer une vision stéréotypée du Québec, très made in France, comme un choix « folklorique » plutôt qu’un reflet de la littérature québécoise. Cela avait provoqué un autre effet urticant.
Ces crises appartiennent-elles au passé ? L’avenir le dira.
Le prix France-Québec, jumeau du prix Marie-Claire Blais, existe depuis 1998 et a pour but de faire connaître aux lecteurs français la littérature québécoise. Le lauréat, qui sera nommé en novembre prochain, remportera une bourse de 5000 euros et une tournée littéraire organisée par l’Association des études québécoises.