«Souvenirs des montagnes au loin», Orhan Pamuk

« Il faut voir et lire le paysage comme un rêve », nous dit l’écrivain turc nobélisé Orhan Pamuk dans Souvenirs des montagnes au loin, livre composé de morceaux choisis des carnets dessinés qu’il tient depuis quelques années. Entre l’âge de 7 et 22 ans, Pamuk avait cru qu’il serait peintre. C’est après, raconte-t-il, que le peintre en lui est mort et qu’il a commencé à écrire des romans. Mais lorsqu’en 2008, il est entré dans une boutique pour en ressortir avec deux grands sacs pleins de crayons et de pinceaux, il n’a jamais cessé de dessiner dans de petits carnets. Bateaux qui passent sur le Bosphore ou la mer de Marmara, silhouettes de montagnes remplissent les agendas Moleskine de l’écrivain. On y voit ses idées, son humeur, la couleur du temps. C’est aussi une fenêtre ouverte vers l’intérieur, une incursion dans le laboratoire de ses romans en cours, alors qu’on peut le voir découvrir et élaborer les histoires de l’île de Mingher qui sont au coeur des Nuits de la peste.